Black Bass Festival 2017. Du Rock dans le marais

Bon, autant être honnête, les festivals, ça me m’emballe pas plus que cela. Mais là, j’ai fait une exception…

J’ai entendu trop d’histoires d’horreur sur des tentes inondées, des sanitaires qui débordent et des voisins qui braillent jusqu’au bout de la nuit, de la boue, de la bière tiède et de la casse… Bref, pas vraiment ma conception d’un chouette week-end ? Pourtant, l’année dernière j’avais déjà bien été tenté par le Black Bass avec The Inspector Clouzeau et JC Satan mais ça ne s’était pas fait.

Cette année, le Black Bass était de retour et je devais de nouveau faire face a mes sentiments contradictoires. Et puis finalement, j’ai eu l’opportunité, avec Happe:n, d’y aller gratuitement. En contrepartie, je devais juste photographier le festival. Je n’ai pas beaucoup d’expérience en photo de concert. Le défi me tentait bien et puis avec une jauge de 1500 personnes, le BBF, c’est pas vraiment le Hellfest, même si le nombre de barbus buveurs de bières n’est pas négligeable.

|La préparation|

Pour la musique, j’avoue que je ne savais vraiment à quoi m’attendre. On m’avait invité à la conférence de presse qui présentait la programmation et je me suis rendu compte qu’à par le duo bordelais de Blackbird Hill, je ne connaissais personne. Reflet de mon ignorance crasse ou bien de mon âge qui commence à avancer ? En fait, en discutant plus tard avec des festivaliers, j’ai découvert que j’étais loin d’être le seul dans cette situation, ce qui m’a plutôt rassuré…

La musique c’est bien, mais les photos, c’est mieux, donc avant le grand jour, j’ai commencé à me documenter sur la photo de concert. Tiens, les photographes ont des emplacements dédiés ? Ils ne restent pas tout au long du concert ? Ils utilisent quoi comme focale ? Je prends quoi comme appareil photo ? Je voyage lourd ou léger ? Ha, et puis si je suis juste devant les enceintes, faudra penser aux bouchons d’oreille aussi…

|Vendredi soir|

Le jour J arrive, les batteries sont chargées, les objectifs nettoyés ; mon sac photo doit peser près de 10 kg, on est jamais trop prudent. Le festival ouvre ses portes à 18h30, j’ai envie d’arriver un peu avant histoire de prendre tranquillement mes marques. C’est sans compter sur la rocade bordelaise un vendredi soir. Après plus d’1h45 de trajet, arrivée dans les marais et le parking. Je m’attendais à une file ininterrompue de voitures de festivaliers mais en fait non. La jauge est petite avec 1500 personnes et puis les gens, le vendredi soir, sortent du boulot, ils prennent leur temps pour arriver.

Direction l’accueil, bonne réception, j’ai mon pass guest. Prise de renseignements, j’ai le droit de prendre toutes les photos que je veux et je ne suis pas bloqué dans un espace. Par contre, faudra faire sa place au milieu des festivaliers. J’entre ensuite sur le site, la superficie d’un stade d’athlétisme, deux scènes qui se font face, des arbres, des bancs, des buvettes, une ambiance place de village bien agréable. Finalement, je vais peut être l’apprécier ce festival…

Poni Hoax, charismatique…

A 20h, la musique commence sur la grande scène avec Totorro. Premiers repérages. Pour se mettre en plein milieu face à la scène, ça va être compliqué, il y a déjà du festivalier qui à l’air d’apprécier la prestation. Alors ça sera sur les cotés, en contre plongée. Je ne suis pas critique musical donc je ne vais pas vous ennuyer avec mes considérations dans ce domaine. Par contre, je cerne assez rapidement ce qu’il y a à faire en photo, et certains groupes sont de bien meilleurs clients que d’autres. Prenez Ropoporose  qui a succédé à Totorro sur la petite scène, on a deux musiciens très statiques. Bon, on ne peut pas bondir partout sur la scène quand on est derrière une batterie ou que l’on s’occupe de la guitare, des claviers, de la voix et de percussions. Mais il y a tout de même un avantage : puisque l’on fait moins de photos, on profite plus du concert ! Ensuite on enchaîne avec Poni Hoax sur la grande scène puis Pogo Car Crash Control sur la petite scène. Les choses deviennent plus difficiles à gérer. Il y a du lourd sur scène, du bon client. La douzaine de photographes présents mitraille à tout va et en même temps, la musique donne furieusement envie de se bouger. Parfois, la vie c’est compliqué…

Pogo Car Crash Control, difficile de rester calme…

Arrive ensuite Cheveu et la les 10 kg de matos photo ont raison de moi. Service photographique minimum et retour à la voiture. A demain.

|Samedi|

Je ne suis plus un novice ! Mes craintes se sont envolées, les sanitaires étaient propres et ça ne sentait pas trop la bière. L’orga est sympa, la musique bonne, les bouchons d’oreilles efficaces et j’ai fait le tri dans mon matos photo, je repars à l’assaut du festival plus lourd de mon expérience fraichement acquise et plus léger de 3 kg.

Arrivé sur place vers 16h30 et c’est une toute autre ambiance que je découvre. De la musique en fond sonore, le festival a ouvert ses portes gratuitement pour l’après midi. Des jeux pour les petits et les grands, des animations, un concert dédié aux plus jeunes, il y a une véritable volonté de partage avec tout le monde, locaux compris. Je croise d’ailleurs des gens que je ne penserais pas voir dans un festival de rock. C’est cool…

Il y avait du barbu et du tatoué…

On en profite pour retrouver des amis, boire quelques coups et jouer à des jeux forcement stupides vu que j’ai passé mon temps à perdre… Avant que les choses sérieuses ne commencent, on va reprendre des forces. La veille, on a testé un food-truck bon et roboratif, cette fois ci, on teste la cantine du festival. La encore, mes préjugés sont battus en brèche, petites crevettes de l’estuaire et huitres accompagnées de frites maison !

Mais la musique reprend. Tout en douceur avec Julien Pras puis blackbird Hill, le seul groupe que je connaissais, là aussi de bons clients même s’ils ne sont que deux. On passe ensuite sur la grande scène pour les revenants de Calc (ben oui le lien renvoie vers Wikipédia, ils n’ont pas de site et je n’ai même pas trouvé de page Facebook!) puis retour sur la petite scène pour le concours de air guitar, le niveau commence à monter, ça saute dans tous les sens, plein de clichés ratés mais forcement quelques belles réussites. Enfin, retour sur la grande scène pour TruckFighters, du stoner qui ne déçoit pas, au moins les photographes. Si je m’écoutais, j’aurais grillé toutes mes cartes mémoires sur ce concert! Ben oui, par ce que vers la fin de leur concert, j’ai commencé à ressentir les effets de la fatigue, j’ai sagement rangé mes boitiers et j’ai raté Lysistrata et Hark. Tant pis…

Truck Fighters, de très bons clients….

|Au final|

Je suis novice en festivals et en photos de concert et j’avais même des préjugés. Pourtant, je me suis éclaté. Une bonne ambiance, des orgas sympas, de la bonne bouffe, de la bonne musique (même si je ne connaissais pas tout) et des découvertes. L’année prochaine, je reviendrais mais j’apporterais l’anti-moustique!

| Plongée Visuelle |

© Pierre Lansac

Black Bass Festival 2017