Happen Confiné avec Traversanne

Happe:n, confiné avec Traversanne

Traversanne est une revue en projet sur le quartier de Saint-Michel. Le concept ? Inscrire en une édition papier de 150 pages les spécificités de ce quartier si singulier de Bordeaux grâce aux regards de photographes, d’auteurs, de géographes, de scénaristes, d’illustrateurs, de journalistes, de sociologues, d’ethnologues, d’artistes… 

Saint-Michel, un quartier aux valeurs fortes, est une terre d’accueil pour des populations étrangères depuis plusieurs siècles et une richesse culturelle qui permet aux bordelais (natifs ou adoptifs) de se retrouver. S’interroger sur les aspects sociaux, solidaires et artistiques de Saint-Michel, tel est le dessein de Traversanne. En attendant la sortie de la revue prévue dans les mois à venir, nous avons discuté avec Elodie, porteuse de ce beau projet avec Emma Guizerix (et aussi une ancienne membre de notre collectif!). Comment vit-elle cette situation si particulière ? Toutes ses réponses sont ici !

H • • • “Confinement”, tu le fais rimer avec … ? Pour quelle(s) raison(s) ? 

Elodie : En un seul mot, c’est difficile mais je dirais « en suspens ». La vie s’est arrêtée du jour au lendemain. Toutes les journées se ressemblent et en même temps je fais en sorte de les rendre chacune uniques pour ne pas tomber dans le piège de la routine. Ce sont des jours d’inquiétude et de patience pour moi, ce n’est pas facile. 

A • • • Comment vis-tu cette période d’isolement ?

Elodie : Ce confinement est un enfermement forcé, je le vois comme une contrainte. J’ai dû arrêter de travailler du jour au lendemain, ça a été un changement de vie radical. Toutefois, je me suis intéressée à de nouvelles choses comme les podcasts pour pallier l’ennui et rendre cette période plus positive qu’elle ne le paraît. 

P • • • Une recette du bonheur à nous partager et à appliquer chez nous ?

Elodie : A vrai dire, je suis totalement anti-routine moi. J’essaie de ne surtout pas faire la même chose et de réinventer chaque journée. Si par exemple je vais faire une séance de sport un matin, je réitérerai cet exercice quelques jours plus tard à une heure différente. Cela me permet de ne pas déprimer à l’idée que tous les jours se ressemblent. Voilà ma recette du bonheur finalement.

P • • • Pour t’évader, que fais-tu ?

Elodie : Comme je l’ai dit, je me suis mise à écouter des podcasts de penseurs et des lectures audio sur France Culture. J’ai également ressorti ma PS3 et Fifa, ça permet de passer le temps. Puis bien entendu, heureusement que les appels visio existent pour rester en contact avec sa famille et ses amis. 

E • • • De quoi rêves-tu lorsque tu penses à l’après ?

Elodie : L’après, j’évite d’y penser car nous n’y sommes pas encore. Penser au quotidien me permet de rester positive et de ne pas déprimer. Je me remets beaucoup en question, notamment la façon dont je travaille mais je ne suis pas certaine que tout le monde en fait de même, j’avoue avoir une vision assez défaitiste de la société dans laquelle nous vivons et malheureusement, il est possible que les problèmes précédant la crise seront toujours d’actualité.

N • • • En ce moment, tu lis quoi ? Tu écoutes quoi ? Tu regardes quoi ? 

Elodie : Le confinement est l’occasion idéale pour rattraper mes livres et films en attente, bien que ma liste est un peu ambitieuse. En termes de lectures, j’ai lu Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter de Mohamed Kacimi, ça parle de la guerre civile au Liban. Aussi, j’ai lu Retour à Reims de Didier Eribon, essai sociologique dans lequel l’auteur raconte comment il a renoué les liens avec sa famille suite au décès de son père. Ces deux livres ont été adaptés en pièce de théâtre d’ailleurs. 

Sinon, je regarde des documentaires, j’ai particulièrement apprécié El Gran Dragon réalisé par Grenouilles Productions. A l’occasion du confinement, cette boîte de production bordelaise a autorisé l’accès à certains de ces documentaires, celui-ci évoque les médecines traditionnelles en Amazonie. Il m’arrive aussi de regarder des séries populaires en guise de divertissement. 

Finalement, j’écoute beaucoup le dernier album “To Save What Is Left” de Roseland, une artiste locale aux sonorités rock, pop et électro. Connue dans le duo Génial au Japon, elle s’est désormais lancée en solo et fait carton dans la région bordelaise.

Le Bal Chaloupé aussi, du fait que ce sont les derniers artistes que j’ai eu l’occasion de voir au Quartier Libre. J’écoute de la musique plutôt positive pour oublier le négatif de la situation dans laquelle nous sommes. 

+ d’infos sur Traversanne : 

Happe:n, confiné avec traversanne

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