Le Nouveau Labo

Zone à atmosphère contrôlée destinée à une activité adaptée.

« Le Nouveau Labo« , un frisson m’a traversée. Et pour cause, Laboratoire signifie : Lieu d’exercice de chercheurs où sont réalisées des observations ou des expériences, ainsi que toutes autres activités scientifiques.

©S.Goulvent

Curieuse, j’ai pris mon courage à quatre pattes… Je voulais en avoir le cœur net. Qu’en est-il alors, de ce Laboratoire de tatouage ?

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Sans pour autant vous rappeler la salle d’attente de votre dentiste, lorsque j’ai poussé la porte du salon, j’ai pu entendre le doux son du dermographe. On ne voit pas ce qu’il se passe de l’autre côté de ce joli mur aux motifs géométriques. Je ne laisse donc pas de place à mon imagination. Une musique rock, une déco travaillée et soignée, vous êtes bien dans un salon de tatouage. Je suis rassurée. On sent toutefois, la tension monter. C’est mon tour. Je vais me faire piquer par Rachel M.Kong.

Rachel M.Kong ©S.Goulvent

Rachel M.Kong    ©S.Goulvent

C’est un peu la Kat Von D de Bordeaux ! Car si vous ne le saviez pas, Rachel est la première femme à avoir ouvert son propre salon de tatouage.

Elle vit à Bordeaux depuis 99, je dirais même, 1999. Enfant, elle passait son temps à remplir des feuilles de dessins. Elle adorait ça, et aujourd’hui encore, elle me confie que passer des heures, sur des détails, des formes géométriques, ça a un coté zen… c’est une transe.

Son rêve de petite fille était de devenir styliste. Finalement, elle s’est rendue compte que « ça n’existait pas vraiment et que c’était seulement pour les riches… J’ai pas mal bourlingué jusqu’à trouver ma vraie passion.”

Graphiste, puis Artiste Tatoueuse, on pourrait presque dire qu’elle l’a réalisé son rêve de petite fille… Elle est devenue styliste, la grande! Voyez ses tatouages, elle en habille des peaux, avec ses créas toujours plus que parfaites.

Rachel M.Kong ©S.Goulvent

Rachel M.Kong    ©S.Goulvent

Comment as-tu découvert le tatouage ?

J’ai découvert le tatouage grâce à Lionel, qui m’ a dit un jour « va te faire tatouer ça va te plaire ».  Je ne connaissais pas du tout le milieu du tatouage. J’ai découvert ça, il y  a 7 ans. C’est assez tard mais finalement il n’y a pas d’âge pour se découvrir !

Qui t’a piquée pour la première fois ?

J’ai cherché sur internet, le meilleur tatoueur de Bordeaux et puis Groseb c’est un peu la référence de la région. C’était chez Bodyfikation à Bordeaux, j’avais 30 ans. 

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Tu te souviens du premier tatouage que tu as fait ?

Oui c’était sur Lionel… le signe de l’infini… puis on l’a transformé en signe du démon. C’est bon à savoir, pour ceux qui veulent faire un cover de l’infini, il n’y a rien de plus simple ! On se dit tatoueur au bout d’un ou deux ans de pratique, parce qu’au début on est mauvais. Depuis, je ne ressens plus de stress avant de tatouer quelqu’un. Le tatouage est un univers tellement vaste, je pense qu’il faut toute une existence pour parfaire la maîtrise de sa technique.

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Tu es la première femme Artiste Tatoueuse à ouvrir ton salon à Bordeaux … qu’est ce que ça fait ?

Ça fait plaisir ! J’avais quand même une certaine appréhension. Quand j’étais graphiste, et surtout en tant que nana, fallait que j’en fasse dix fois plus face aux mecs, pour avoir une place, ma place. Le milieu du tatouage est ce qu’il est, on se doit également de faire ses preuves. Je n’aurais pas ouvert “seule”, si je n’avais pas connu Lionel, je l’aurais certainement fait plus tard et plus lentement.

Il y a près de 3 ans que le Nouveau Labo a ouvert ses portes. C’est quoi ? C’est qui ?

C’est Lionel et Rachel. On est co-gérant. Le Nouveau Labo est un shop exclusivement dédié au tatouage.

Le Nouveau Labo ©S.Goulvent

Le Nouveau Labo    ©S.Goulvent

Lionel (alias Fran), un tatoueur curieux et doué, il retient tout ce qu’il lit et tout ce qu’il voit… il a une culture impressionnante. Son truc c’est plutôt le black work, la technique du handpoking (qui signifie littéralement « donner des petits coups avec la main » : une technique de tatouage consistant à donner des petits coups d’aiguille non mécanisée pour réaliser un tatouage) et le style traditionnel.

Ensuite, est arrivé notre cher Lohan (alias Tropicalgipsy) très talentueux, qui s’était formé tout seul, comme la plupart des tatoueurs aujourd’hui.

Alix (alias Alix), notre jeune apprenti. Un jeune qui était en classe dans l’école où je donne des cours. Il cherchait un stage… Il dessine tout le temps, toute la journée. Alix a des books de dessins complets, il en a déjà pour 10ans de tattoos ! Il est doué.

Julie (alias la Buse), notre petite dernière arrivée qui descend de Strasbourg et qui cherchait un shop. Ça a fonctionné direct. Tout est une histoire de feeling.

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Quelle est votre clientèle ?

On se rend compte petit à petit que la clientèle devient ce qu’on est. Tout est question de feeling et de rencontre.

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Tu vas piquer ailleurs ?

Je ne fais qu’un guest, à Paris, chez Art Corpus. Parce que j’aime bosser avec cette équipe. J’y vais une fois par an.

Parmi tous les tatouages que tu as pu faire, est-ce qu’il y en a un qui t’a marqué plus que les autres ?

Oui, il y a un tatouage que j’ai fait au début, c’était un arbre dans le dos, tu sentais qu’il y avait une histoire lourde. Quand j’ai terminé, il y avait de l’émotion. Ce truc ça m’a tellement portée, il y avait une belle énergie. Sinon , il y a des rencontres : tu fais un tatouage à quelqu’un et puis tu as des affinités qui se créént. Il y a une espèce de complicité, tu as le temps de parler sur une dizaine de séances. Quand tu as fini un bras complet et que tu vois la personne partir c’est un peu d’émotion aussi. C’est comme laisser un enfant partir. Ça me l’a fait à chaque fois. 

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Quelle est ta motivation dans ce métier ?

Faire plaisir aux gens. Ça me fait du bien, je bosse pour eux. Je suis une sorte de Saint-Bernard (rires).

Inspirée par un artiste en particulier ?

OUI, Thomas Hooper !!!!! J’ai même fait ma groupie à la convention de Londres.

Des artistes bordelais à nous faire découvrir ?

Une asso de black metal à Bordeaux, The Insane Legion’s et le groupe STRYNN.

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Quelle est la première chose que tu fais le matin ?

J’ai le réflexe de prendre mon téléphone… et de lire mes mails.

Ton gros mot préféré ?

Putain.  Je le dis 3000 fois par jour. C’est le mot fétiche de ma vie !

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Raconte-nous une histoire drôle ?

Trois tomates se baladent dans l’avenue. Papa tomate, maman tomate. Bébé tomate traîne, regarde les belles nanas. Papa tomate se met en rage, lui balance une claque et lui dit : « Qu’est ce que t’as t’es tout rouge ?! ». (Pulp Fiction)

Rachel M.Kong ©S.Goulvent

Rachel M.Kong    ©S.Goulvent

Citation de Rachel M.Kong

On a le tatouage que l’on mérite !

© Sonia Goulvent

Toujours et encore un peu plus :

Rachel sur FACEBOOK & INSTAGRAM.

SITE WEB DU SHOP

Photos : Sonia Goulvent pour Happe:n.