Dernière semaine pour porter un regard « penché » sur plusieurs dizaines de maquettes du cabinet d’architecture: Office Kersten Geers David Van Severen. Une exposition conçue comme une radiographie des différents projets menés par les deux architectes depuis leur fondation en 2002.
S’il y a bien un modèle puissant dans l’histoire des formes, c’est bien l’idée de « délimitation » ou de « frontière » qui peut se résumer à une économie radicale. Les architectes du cabinet OFFICE proposent des expériences dans des espaces fantasmés en utilisant la grille comme un facteur d’insertion ou de glissement. Leurs projets sont souvent ponctués d’espaces fermés, conçus sur le schéma des enfilades que l’on retrouve dans les grandes maisons d’autrefois avec une déambulation de pièces en pièces. Stéphane Mallarmé définissait ainsi les buts du poète : « Donne un sens plus pur aux mots de la tribu ». L’une des fonctions de l’architecture consiste peut-être à mettre en évidence les formes les plus simples, en montrer la force et le sens. En effet, pour nous orienter dans le monde, nous avons besoin de formes évidentes, facilement reconnaissables, qui ne nécessitent aucun déchiffrement.
Paradoxalement, l’organisation de nos sociétés est beaucoup plus complexe qu’un ordre régulier. Pour reprendre Ulrich Conrads, « les structures du vivant ne sont pas le plus souvent fondées sur la série ou la symétrie ». C’est justement la force de OFFICE, arriver à respecter la complexité interne d’un bâtiment tout en imposant une grande régularité : celle de la délimitation d’un périmètre d’une boîte. L’architecte ne peut pas prévoir ce qui se déroulera dans le volume qu’il crée mais il est capable de le rendre le plus agréable possible.
Alors que certains voient dans le mur quelque chose de l’ordre de la séparation ou de la frontière, Office en tire une véritable force de la création de compartiments. Un dénominateur commun à toutes ces maquettes est peut-être la présence d’une enveloppe autonome qui vient souvent embrasser un espace fantasmé qui peut cacher des balcons généreux, loggias, patios, jardins tropicaux… Le squelette est souvent pensé à partir de formes parfaites (un rond, un carré, un rectangle) parées d’une robe neutre pouvant ressembler tantôt à une côte de maille ou simplement à un miroir sans tain. En définitive, la beauté d’un bâtiment réside peut-être dans la force des architectes à penser le contour en se refusant d’être le centre.
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Exposition « EVERYTHING ARCHITECTURE »
Exposition jusqu’au ► PROLONGÉE JUSQU’AU 2 AVRIL 2017◄
ARC EN REVE, Centre d’architecture.
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Cet article vous est proposé dans le cadre de la collaboration entre Happe:n & Wherart
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