Malgré une météo humido-glaciale, pas besoin de mettre les bottes et la côte pour pénétrer le jardin d’Ève Magot ce soir-là. Si l’Éden nous a été décrit comme luxuriant, le plateau du studio du TNBA qui accueille la performance Trente Trente du jour, est lui d’une sobriété certaine : un figuier, une table basse, une toile peinte et quelques lés de tissus accrochés çà et là.
Ce décor qui me fait penser à un cabinet de curiosités, se voit visité, habité par une curieuse créature aux cheveux Malabar. Évoluant dans ce mystérieux environnement avec des mouvements dansés et des paroles susurrées, je me laisse gentiment hypnotiser, transporter dans un voyage d’une douceur enveloppante. Il me semble que c’est la création musicale (signée par Aria de la Celle) qui finit par m’embarquer totalement. Elle immerge dans un univers singulier, crée l’écrin sensible idéal pour imaginer ce que figure l’artiste sur scène.
Cette Ève du présent se débat en silence, chuchote pour crier sa douleur, utilise la douceur pour exprimer la violence. Car être trans de nos jours, c’est faire face à la brutalité du monde ; partout, tout le temps. Je vois Jardin Futur / Club Sabotage comme une flânerie au ralenti pour échapper à une société déchaînée, un “slow” collectif pour prendre le temps de réfléchir à la condition trans aujourd’hui.
Une balade méditative tout en tendresse qui appelle à la tolérance, à l’unité pendant que dehors, l’hostilité abîme.
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Jardin futur / Club sabotage
Spectacle vu le 21 janvier au TNBA dans le cadre du Festival Trente Trente
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Ève Magot
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