Monsieur H: #23

Notre Monsieur H: du mois d’avril est Marc-Emmanuel Zanoli, danseur du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux !

Marc-Emmanuel Zanoli,
danseur du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux

H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

Simplement découvrir les surprises qui m’attendent durant la journée. Ça peut être une rencontre avec une nouvelle personne ou retrouver des gens au studio de danse quand on est sur une création. Avoir cette surprise, oui, de ne pas savoir ce qu’il va se passer dans la journée… Même s’il y a des matins où j’aimerais bien rester couché quand j’ai très mal au corps !

A • • • Petit, que voulais-tu faire plus grand ?

Vraiment petit c’était pompier, prof d’Histoire… Bon pompier, vu le physique c’était foutu ! (rires) Puis très vite ça a été chorégraphe mais pour ça, il fallait une formation de danseur et ça m’a tout de suite plu. J’ai commencé la danse à sept ans. Pour moi c’était comme un terrain de jeu mais en même temps je voulais que ce soit impeccablement fait et très vite je me suis dit que ça serait ça mon métier.

© Anthony Fournier

P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

J’étais déjà à l’Opéra National de Bordeaux. Je travaillais sur Faust (de Gounod, ndlr.) et Giselle (d’Adam, ndlr.). J’ai un souvenir particulier pour le Faust car c’était la première fois où l’on travaillait avec les chœurs et les musiciens de l’Opéra tous ensemble sur une même production, sachant qu’en plus la chorégraphie était très technique et faite pour notre identité de danseurs du Ballet. C’était une expérience incroyable et c’était quelque chose de vraiment sympa de tous se retrouver. On travaillait Giselle en même temps car les représentations commençaient une semaine après la dernière de Faust ! En parallèle j’étais également sur le duo contemporain Les Indomptés de Claude Brumachon. Pour un danseur, c’est une période qui fatigue mais que l’on aime faire car on touche à plein de choses !

P • • • ­ Bordeaux, ville bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

Peut-être que je ne la connais pas assez en fait, même si au premier regard tu te dis que Bordeaux est une ville bourgeoise, riche par ses monuments, par ce qu’elle propose d’année en année. J’ai envie de croire qu’elle peut malgré ça être humble et permettre à chacun de trouver sa place, que les Bordelais soient toujours à vivre dans leur ville et que les personnes qui s’y installent y trouvent leur compte.


E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?

Alors il est possible que je ne fasse pas suffisamment la démarche moi-même mais j’ai l’impression que l’on ne communique pas assez sur Bordeaux et ses habitants, sur ceux qui font vivre la ville.

© Anthony Fournier


: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

J’ai la possibilité de présenter des spectacles avec ma compagnie de danse Le Ballet de Poche, avec entre autre le 24 novembre 2018 notre participation à une soirée caritative pour deux associations par l’intermédiaire du Rotary Club Bordeaux. Avant cela, avec l’Opéra National de Bordeaux, on va préparer le dernier spectacle de la saison pour les mois de juin et juillet qui regroupe trois pièces : Petite Mort de Jiri Kylian, une pièce très poétique et d’une sensualité incroyable sur du Mozart ; Le Chant du compagnon errant chorégraphié par Maurice Béjart ; et une pièce plus humoristique, The Concert de Jerome Robbins qui a chorégraphié le film West Side Story. Il y en aura donc pour tous les goûts en une seule soirée ! Je pars également le 22 avril danser à Tcheboksary en Russie avec une amie du Ballet pour un gala qui réunit des danseurs de grandes compagnies russes dont celle du Mariinsky de Saint-Pétersbourg.

N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

Je pense à Christine Hassid qui est chorégraphe et a sa compagnie basée à l’espace Treulon de Bruges. On partage notre regard sur la danse à Bordeaux et cette volonté de voir élargir les fusions entre les différents univers. C’est une femme très généreuse qui mériterait beaucoup d’égard de la part d’institutions. D’une autre part, je songe au comédien Loïc Richard et sa Compagnie de l’Alouette qui a travaillé à deux reprises avec l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, pour Pierre et le Loup de Prokofiev puis Le Carnaval des Animaux de Saint-Saëns. Il fera prochainement L’Histoire du Soldat de Stravinsky, toujours pour le Jeune Public de l’Opéra. C’est lui aussi un artiste généreux, à l’œil pétillant, un passionné !