Monsieur H: #29

Notre Monsieur H: du mois de janvier est Mickaël Pelissier, comédien et étudiant à l’Éstba, École supérieure de théâtre de Bordeaux Aquitaine !


Mickaël Pelissier
Comédien et étudiant à l’Éstba !


H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

Qu’est-ce qui me fait lever le matin ? Oula, pas grand chose ! (rires) Je suis un gros dormeur… Non plus concrètement, même si c’est cliché de répondre ça : le boulot. J’ai la chance de faire ce qui me plait profondément, d’aller au théâtre pour créer, notamment. Là en ce moment on travaille un peu comme dans un laboratoire et c’est une idée qui me plait beaucoup, de pouvoir chercher, d’interroger etc. et ne pas seulement voir le théâtre comme un art mais aussi comme un lieu de réflexion. Donc c’est vraiment ce qui me pousse hors du lit le matin, mais j’aime vraiment dormir !

© Anthony Fournier

A • • • C’était quoi tes rêves d’enfant ?

Je ne sais pas vraiment si enfant j’avais des rêves, j’en avais bien sûr. En tous cas je n’avais pas spécialement celui de devenir comédien, c’est venu plus tard ça. Ce qui m’a amené au théâtre c’est le fait d’aller chercher ailleurs que dans la réalité dans laquelle j’évoluais à ce moment là. J’avais vraiment besoin d’évasion et je lisais beaucoup, notamment des romans SF (Harry Potter) c’est ce qui a été une grosse claque pour moi. Puis avec des copains je me suis inscrit en classe théâtre au collège avec laquelle chaque année on créait un projet avant de le jouer. Mais c’était seulement un divertissement, pas une vocation. À ce moment je voulais être prof d’anglais : j’ai vite lâché l’affaire ! Après le collège, j’ai seulement repris le théâtre en Terminale et là j’ai compris que c’était vraiment quelque chose que j’aimais et que, pourquoi pas, je devais poursuivre. Donc je me suis intéressé aux formations et autres chemins qui s’offraient à moi et la seule réponse que j’ai eue a été la fac, puis en parallèle j’ai intégré le Conservatoire Régional d’Art Dramatique d’Amiens.

P • • • ­ Ce serait quoi ton « animal-totem » ?

Ce serait une tortue de mer. Sa lenteur me correspond dans le sens où j’aime prendre mon temps, je ne suis pas du genre à prendre une décision comme ça de façon hâtive. J’aime bien me dire « il y a ça et ça à faire ? Ok » et me laisser le temps de faire les choses, même s’il y en a d’autres qui s’ajoutent entre temps. Puis il y a cette idée d’océan, du calme de l’immensité… Revenir de temps à autre à la surface pour mieux replonger. Puis pour hiberner !

P • • • Si tu devais emmener une personnalité quelque part à Bordeaux, ce serait qui et où ?

Je suis fort probablement influencé par le projet sur lequel on travaille en ce moment à l’Éstba (École supérieure de Théâtre Bordeaux Aquitaine), Les Accueillants, mais je crois que j’emmènerai une personnalité politique, je ne sais pas laquelle en particulier, à la Cimade. C’est une association qui vient en aide aux migrants et aux personnes en situation irrégulière (papiers d’identité, titre de séjour etc…). On devrait sans doute tous prendre part à ce genre d’actions en tant que citoyens mais je ne sais pas, il y a une réalité politique derrière qui m’interroge plus encore depuis la création des Accueillants. En fait je me suis naïvement demandé si les acteurs politiques savent réellement ce qui se passe… Je crois vraiment que depuis ce projet là je suis plus attentif au comportement que je peux avoir vis-à-vis d’une personne en difficulté, dans le besoin.

© Anthony Fournier

E • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

Finir l’école déjà ! (rires) Bon, il reste encore six mois bien chargés. On va notamment travailler sur l’adaptation d’un texte colossal de Dostoïevski, L’Adolescent, mis en scène par Sylvain Creuzevault qui est artiste-associé à l’Odéon. On présentera notamment une étape de travail aux Ateliers Berthier et à Bordeaux en juin prochain.

Après ça je vais tenter deux concours cette année, celui du JTRC (Jeune Théâtre en Région Centre) du Centre Dramatique National de Tours ainsi que de l’Académie de la Comédie-Française. J’ai aussi très envie de poursuivre le travail de la pièce Encore une belle journée, un projet créé et présenté cette année à l’école dans le cadre des Cartes Blanches. Il me tient particulièrement à cœur, parce que très personnel, et il a été créé avec une équipe de comédiens, tous très impliqués et motivés !

Et puis il y a eu la sortie de Ma vie avec James Dean, ce 23 janvier, réalisé par Dominique Choisy. Nous l’avons tourné en 2015, et c’était mon premier long-métrage (le seul d’ailleurs pour le moment !) ça fait un bail ! Mais cette période de tournage a été tellement enrichissante pour moi et j’ai découvert mon intérêt pour le cinéma. Les moteurs sont, selon moi, tellement différents, alors c’est un défi ! Je me souviens très bien des premiers jours, qui ont été très compliqués pour moi, Dominique me disait « Ne joue pas Théâtre ! » et je ne comprenais pas du tout ! Ça me fait sourire aujourd’hui, d’y repenser, mais sur le moment, je ne faisais pas le fier ! (rires) Il n’y aura qu’une projection à Bordeaux, le 19 mars à l’Utopia.

Cette expérience m’a sincèrement donné envie de continuer dans le cinéma, c’est évident !

N • • • Un Monsieur et/ou une Madame HAPPE:N à me suggérer ?

Je pense à Marion Huré, alias la Fée Nix, une amie de Lormont qui fait des sculptures, des créations assez folles. Elle a tout un univers surprenant qui vaut vraiment le coup d’œil.