Monsieur H: #25

Notre Monsieur H: du mois de juin est Johan Demessine alias Abel Orion, auteur-compositeur et chanteur !

Johan Demessine alias Abel Orion,
Auteur-compositeur et chanteur

H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

Pas facile comme question, laisse-moi réfléchir deux minutes ! (rires) Pour tout dire, je me lève assez souvent tard comme je travaille davantage la nuit. Mon premier réflexe en me réveillant et tout au long de la journée, c’est la musique : j’écoute de la musique tout le temps, j’ai besoin de toujours renouveler ce que j’écoute. Ma musique d’ailleurs me vient souvent en dormant. Je me réveille en pleine nuit avec l’idée d’un titre et si je pouvais exporter mes ondes cérébrales durant mon sommeil, ce serait magnifique car j’aurais ma chanson déjà faite ! Au lieu de ça, je marmonne sur mon téléphone une idée de voix, une idée de basse, de piano etc., et le lendemain je me mets au studio et je reconstitue l’ensemble.

A • • • Petit, que voulais-tu faire plus grand ?

Je voulais être chanteur-apiculteur ! Les deux à la fois. J’ai toujours eu ce besoin d’être connecté à la nature. Je compte d’ailleurs mettre un peu de ça dans mes prochains titres… Après ça j’ai voulu être designer et je le suis à présent tout en étant chanteur. Je coche deux métiers désirés sur trois, c’est pas mal ! (rires)

© Anthony Fournier

P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

C’était le passage du Bac. J’ai fait un Bac scientifique et je suis après allé vers tout l’inverse en fait !

P • • • ­ Bordeaux, ville bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

Bordeaux c’est une ville vraiment particulière, je pense que ces deux aspects cohabitent. Il existe encore des soirées un peu « punk », comme au Void par exemple, et en même temps oui, c’est vraiment une ville bourgeoise car on a encore ce passé et présent viticoles, ce truc un peu châtelain qui reste et c’est une mentalité qui est présente. Bordeaux est une ville hédoniste : on aime être bien habillés, bien manger, sortir au théâtre, aux concerts… Il y a quelque chose qui tient de l’apparence, c’est peut-être ça que l’on peut attacher au coté bourgeoisie. Après Bordeaux c’est un laboratoire à tendances sans pour autant être une ville réellement avant-gardiste.


E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?

Au niveau de la musique, je trouve que Bordeaux s’est vraiment développée. Il y a des structures pour ça, des entrepreneurs qui savent travailler. Ce qui manquerait réellement et c’est ce sur quoi je travaille en parallèle avec le réseau Bordeaux Art Contemporain, c’est une ouverture des arts plastiques et contemporains, arriver à intéresser les gens. Pour moi il y a encore quelque chose d’un peu hermétique dans ce milieu… Il manque probablement une notion de curiosité, d’aller un peu plus en avant. Encore une fois, à Bordeaux on aime les tendances mais il faudrait réussir à en créer.

© Anthony Fournier


: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

Je viens de sortir mon EP de deux titres Après la nuit avant le jour, qui est déjà une incursion dans mon univers, c’est-à-dire ce moment entre-deux où je n’ai pas de limites. Les titres que j’ai composé jusqu’à présent ont une identité sonore : c’est fait la nuit et ça s’entend. La suite pour Abel Orion c’est d’autres titres, un prochain EP qui contiendra quatre morceaux avec du français et de l’anglais, de nouveaux clips avec Éloïse Vene ! Le projet Abel Orion est inspiré par tout ce qui m’entoure et en particulier par l’art. Je suis un passionné de peinture, de photo, de musique, même de cuisine… La musique c’est mon moyen d’expression, une facilité pour moi et Abel Orion mon alter ego artistique. La suite aussi c’est avec Bordeaux Art Contemporain de créer un site réunissant toutes les structures et acteurs faisant partie du réseau, puis un prochain WAC (Week-end de l’Art Contemporain) en 2019, on espère !

N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

Le rockeur romantique Guillaume Mangier de la Pépinière du Krakatoa car il accompagne tous les groupes montants du coin. Je pense aussi à Alexis Bardinet qui tient le studio de mastering Globe-Audio, basé à Bordeaux et reconnu hors-frontières. Fabien Saura et Malak Mebkhout, fondateurs de Countach studio.

→ Écoutez l’EP Après la nuit avant le jour d’Abel Orion ici !