Pile quand je reprends du service dans les agendas du week-end, l’activité culturelle et nocturne se réduit encore un peu plus avec les nouvelles mesures sanitaires… Super.Heureusement, restent toujours les théâtres, les spectacles de danse et les expos… Tout ce que j’aime en somme, tu le sais. Haut les cœurs, haut les masques !
::: VENDREDI :::
Le (ou « la », je ne sais plus) Covid n’aura pas eu raison du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (FAB, pour les intimes) pour notre plus grand plaisir ! Seule déception : il n’y aura pas le QG annuel à la Fabrique Pola (mais une exposition collective d’artistes de Pola sur la façade de l’Hôtel de Ragueneau que tu peux retrouver pendant toute la durée du festival. Je te mets le détail ici.) En ce jour d’ouverture, rendez-vous à 19h30 au Carré de St-Médard-en-Jalles pour la création de danse Faro-Faro, de la Cie N’Soleh. Neuf jeunes danseur.se.s d’Abidjan transforment la scène en ring de boxe et enchaînent breakdance et « coupé-décalé », une danse urbaine très rapide. A voir ! (Et surtout : A réserver ! En temps de Covid, tous les événements qu’on te propose sont à booker si tu veux être sûr.e d’avoir une place…).
Si tu n’as pas forcément envie d’aller jusqu’à St-Médard-en-Jalles, tu peux prendre la direction du Bouscat et du Printemps des Marches (oui, le printemps recommence en automne cette année, cool non ?). Le festival, organisé depuis trois ans au printemps à l’Atelier des Marches, a été reporté début octobre. Il aurait été dommage de passer à côté des créations dansées de la Cie FluO, Muage, et de celle de la Cie Les Parcheminiers, Exode… Je ne t’en dis pas plus parce que tu peux (re)lire le portrait de Thomas Queyrens (Cie Les Parcheminiers) qu’a réalisé Ninon ici, et l’interview de Nadia Larina (Cie FluO) que j’avais conduite en mars ici ! Perso, j’y serai !
(Si jamais il n’y a déjà plus de places, tu peux essayer d’appeler pour voir s’il n’y a pas des désistements de dernière minute…)
Allez, je te propose un dernier événement pour ce soir, parce qu’ils sont si rares que, lorsqu’il y en a plus de trois le même jour, on est content.e ! Si tu as envie de te plonger dans du blues & soul des années 60, rendez-vous au Thélonious (dont je t’ai déjà parlé, me semble-t-il) pour écouter le groupe Soul Kitchen, un habitué du jazz club. Pour l’avoir vu jouer sur scène une fois, je te le recommande vivement !
Après ça, je ne peux que te conseiller d’aller dormir, car, comme tu le sais, la soirée se termine à 22h maintenant…
::: SAMEDI :::
Mon samedi va rimer avec expos je pense. Après un réveil tranquille-chocolatines-sûrement thé à la menthe à St-Mich’, je filerai à la Halle des Chartrons pour le dernier week-end d’exposition des tableaux photographiques de Nicolas Seurot, « Un voyage pittoresque ». Le photographe brouille les frontières entre les siècles, en présentant des clichés de paysages que l’on pourrait confondre avec des peintures du XVIIIe ou du XIXe siècle. S’orchestre également un dialogue entre les photos et la littérature du XIXe siècle, à travers les mots de Stendhal, Hugo ou encore Flaubert…
© Nicolas Seurot
A défaut de pouvoir nous déhancher dans les derniers festivals avant l’hiver, je danserai par procuration en me rendant à l’expo photos « Le Bruit et la sueur », à la boutique Le Shop Bordeaux. Le bonheur de replonger dans l’atmosphère intensément électrique (pour ne pas dire « fiévreuse » et éviter ainsi une mauvaise blague d’actualité) des concerts en salles ou en plein air, où les corps transpirants se frôlent (yes), dansent et se lâchent (= l’ancien temps)… Les clichés sont signés, entre autres, par Pierre Planchenault que l’on connaît bien à Happe:n !
Le soir, je me rendrai au Théâtre des Beaux-Arts que j’aime tant, pour voir la pièce C.L.I.T.O mise en scène par Une Compagnie. Au programme : un échange plus ou moins houleux entre un père et sa fille sur les questions du féminisme et du genre, au cours duquel sont nuancés les positionnements trop radicaux et où s’ouvre un espace d’écoute de l’autre, toujours avec une pointe d’humour. Nécessaire (et avec un verre, quand même) !
22h tapent, on range, on ferme, on rentre !
::: DIMANCHE :::
Premier dimanche du mois, donc musées gratuits (je le dis souvent dans mes agendas du week-end c’est vrai, mais j’aime bien le rappeler) ! Je te laisse faire ta sélection sur les programmes du musée des Beaux-Arts, du CAPC ou encore du Maad. Pour ma part, je me rendrai au Frac pour l’expo« Milleniales. Peintures 2000-2020 ». Celle-ci interroge les transformations de la peinture et de sa pratique au cours des vingt dernières années (et là je me rends compte que je vieillis), notamment au travers de son rapport, autant fructueux qu’auto-destructeur, au numérique.
© Jean-Marie Blanchet
Je me rendrai ensuite sur les Allées Tourny pour l’événement « Agora des arts », en plein air donc. Plusieurs pratiques artistiques se rencontrent : une démonstration de peinture fluide avec l’artiste Sibel à 16h et une autre de sculpture à 17h, ainsi qu’une expo de peintures. Un concert de rock clôturera l’après-midi. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre, mais pourquoi pas ! S’il fait beau, ça peut être cool en plus.
S’il pleut, voici une alternative : rendez-vous à la Maison des Femmes pour une expo de Tania Magy, qui est à la fois artiste, voyageuse et anthropologue. Les œuvres mises en avant font écho à ces trois facettes : elles traitent à la fois de souvenirs de performances LGBT à Bordeaux, de souvenirs de voyages historiques, et de travaux sur le théâtre itinérant. Éclectique et inspirant, en somme !
Enfin, j’irai voir du côté de la Place Sainte-Croix à 18h30 pour une performance dansée, à nouveau dans le cadre du FAB, Panique Olympique – Troisième, par la Cie Volubilis. Le projet est assez fou : depuis 2018, des danseur.se.s et non-danseur.se.s sont invité.e.s à se rassembler et à danser dans un lieu emblématique des villes de la Nouvelle-Aquitaine, et ce, jusqu’en 2024, autrement dit l’année des J.O. de Paris. L’idée : investir des espaces publics pour ancrer la danse dans le réel, là où on ne l’attendrait pas forcément…
© Pierre Planchenault
Je te laisse décider pour la fin de soirée… J’avoue que je suis à court d’idées, surtout pour un dimanche soir en temps de Covid. De mon côté, ce sera sûrement un film à l’Utopia : soit Billie, un documentaire sur Billie Holiday qui était projeté lors du festival Musical Ecran il y a quelques jours, soit Ema, le nouveau Pablo Larrain.
Ce sera peut-être bien la seule fois du week-end où je vais rentrer plus tard que 22h (merci le cinéma)…
Mais gardons espoir : la culture est toujours là !