ENTRE DEUX EAUX: Méduse à la Dérive au Magasin Général – Darwin.

Intentions écologiques culturellement réfléchies.

De prime abord, ce lieu est inattendu pour l’organisation d’une soirée. La Caserne Niel s’étend sur plusieurs hectares. Elle est le fruit d’un renouvellement intéressant. Philippe Barre, fondateur du projet Darwin, a fait de cette base militaire un véritable lieu de travail, au sein duquel l’on réfléchit sur l’écologie et le développement durable. C’est dans cette lignée que s’est inscrit le thème de la soirée, à travers l’exposition « Méduse à la dérive », une exposition haute en couleur et en matières recyclées qui s’est déroulée le 18 Février dernier. Petit retour de la soirée ci-dessous.

Motos, planches de surf, vélos, canoë, skateboards recyclés, vieux presse-papier, c’est une exposition plus que surprenante que nous proposent les « Sauvages » un collectif composé de 5 membres dont Jérôme, Tristan, Marion, Philippe et Laurent. À travers un travail expérimental, ceux-ci nous plongent dans leur univers, un univers simple mais unique, alliant loisir et écologie. Lorsque l’on entre dans le magasin, on peut découvrir avec étonnement un canoë renversé suspendu au plafond, mis en valeur par une lumière bleutée au bout duquel sont accrochés des bouts de bois recyclés et un tee-shirt. Un objet non pas des moindres, puisqu’il fait référence à l’association « Marins de la lune », une association avec laquelle les Sauvages organisent des traversées sur la Garonne. Si l’on prolonge notre visite, on peut également apercevoir de vieux skateboards, un clin d’œil au skate-park indoor, un lieu immiscé au sein de la Caserne Niel basé sur le concept d’éco-urbanisme. Rien n’est donc laissé au hasard, puisque chaque objet fait référence à un projet au sein duquel les Sauvages travaillent.

Jérôme Bonnard, travaillant au sein de la communication pour le projet Darwin, justifie l’organisation et le but de l’exposition : « Darwin est un projet privé basé sur le développement durable. Ici, on a voulu mêler le côté analogique fondé sur un concept « old-school » à travers de vieilles créations, au  côté numérique. Par exemple, on a imprimé nous-mêmes nos identités visuelles à l’aide du vieux presse-papier ».

Ainsi, dans ce lieu doublement attractif qui associe travail et loisir, les Sauvages s’attardent sur différents supports, tel que le bois qu’ils recyclent : « A travers le procédé du « Darwin Custom » et du « sign painting » (customisation d’objets recyclés), on a transformé un morceau de bois en véritable planche de surf pour les mains « hand plane » et on lui a donné l’apparence d’une méduse », explique Jérôme.

Et la méduse est loin d’être un animal anodin pour les Sauvages. En effet, ceux-ci ont un message à faire passer. Il s’agit là de lutter contre la gélification de cet animal, seule espèce à proliférer et qui incite à la pollution marine. Le but est donc d’alerter les gens et de les sensibiliser. Cette petite exposition est donc le reflet d’un immense travail au sein d’un système important.

L’osmose de cette soirée ne s’est pas arrêtée là. Il s’en est suivit un concert avec Casablanca, ambiance rock des années 70. Composé de quatre membres, Hugo (guitare), Paul (basse), Sam (guitare-chant) et Lucas (batterie), le groupe puise ses influences à travers des artistes issus de la nouvelle scène californienne actuelle comme les Allah-Las, les groupes australiens avec Tame Impala, mais également dans des musiques plus anciennes issues des années 90 comme Pavement. « On essaie de faire une musique très référencée en apportant notre petite touche personnelle en y ajoutant des sonorités soul, country ou encore issues du folklore mexicain. », explique Lucas, le batteur du groupe.

Pour rester dans le thème de la soirée, Casablanca a écrit un nouveau morceau spécialement pour l’événement « Where’s my Jellyfish » (Où est ma méduse ?), un morceau instrumental qui nous incite à voyager de par les océans.

Cette rencontre entre deux univers « old-school », s’est traduite par une collaboration entre Tristan Barroso, membre des Sauvages et Hugo, le guitariste étudiant en architecture : « J’ai fait mon stage avec les Sauvages et Tristan m’a proposé ce concert. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas joué avec notre groupe, c’était un très bon prétexte pour revenir sur scène et créer une nouvelle composition. Ce projet nous tenait à cœur, et je pense que cela s’est ressenti sur scène ; le public réagissait bien, il y avait une très bonne ambiance». Côté actualité, leur premier album est bientôt de sorti, et de prochaines dates de concerts sont à prévoir, à savoir un concert à Pey-Berland courant du mois de mai à Bordeaux. Si vous voulez vous tenir informés de toutes les nouveautés de ce groupe, n’hésitez pas à les rejoindre sur Facebook, sous le nom de «Casablanca Bordeaux ».