4e édition du FIFIB, l’interview de Paul Hamy

Le 8 Octobre débute pour la quatrième année consécutive le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux (FIFIB) au cours d’une soirée alliant cinéma et musique au Rocher de Palmer. Paul Hamy égérie de ce cru 2015, nous répond !


Chaque année le FIFIB propose un teaser dans lequel un acteur est l’emblème. Après Adèle Haenel ou encore Golshifteh Faharani, c’est au tour de Paul Hamy de nous présenter l’édition de 2015.

Rencontre avec ce personnage aux multiples facettes qui entre petit à petit dans le milieu cinématographique après un début de carrière en tant que modèle. Paul Hamy tend à se faire connaitre et à prendre une place de choix dans le Cinéma Français. Avec quelques nominations, notamment pour les Meilleurs  Espoirs Masculins du Festival de Cannes 2014, le jeune acteur a déjà de beaux second rôles à son actif. Le FIFIB est d’ailleurs l’occasion pour lui de découvrir Bordeaux et de s’impliquer pour le cinéma indépendant !

PEUX-TU NOUS PRÉSENTER TA CARRIÈRE AU CINÉMA ET TA COLLABORATION AU FIFIB ?

Ma carrière a commencé avec les films « Elle s’en va » d’Emmanuelle Bercot et « Suzanne » de Katel Quillévéré, pour lesquels j’ai été casté à peu prêt en même temps en 2013. J’ai eu beaucoup de chance car les deux réalisateurs cherchaient à l’époque des « non acteurs ». Pour ces films, j’ai été nominé aux Césars, au prix Louis Lumière et j’ai eu le prix du Premier Rendez-Vous à Cabourg. On peut dire que c’est à partir de ce moment là que ma carrière en tant qu’acteur a vraiment commencé. En ce moment, je suis en train de tourner mon huitième film, avec un réalisateur Portugais, Joao Pedro Rodriguez. Jusqu’à ce que mon agence me sollicite pour le projet de teaser du FIFIB avec Caroline Poggi et Jonathan Vinel, je n’en avais jamais entendu parlé. C’est ce qui m’a permis de regarder et de m’informer sur les éditions des années précédentes ainsi que la direction artistique et la sélection du festival de cette année. Tout m’a plu !

ACTUELLEMENT, LE CINÉMA INDÉPENDANT TEND A SE CRÉER UNE PLACE DANS LA CULTURE CONTEMPORAINE EN SERVANT DE VECTEUR POUR TRAITER DE SUJETS NON CONVENTIONNELS OU « QUI PEUVENT FÂCHER » (JE PENSE PAR EXEMPLE A TA PARTICIPATION AU FILM « UN FRANÇAIS » DE DIASTÈME, TRAITANT DE L’EXTRÊME DROITE EN FRANCE ET QUI A FAIT POLÉMIQUE LORS DE SA SORTIE EN SALLE). ENCOURAGER TOUT CELA EST IMPORTANT POUR TOI ?

Quand je joue pour un réalisateur, c’est d’abord pour transmettre son message à lui. Moi, je suis la vie derrière, je joue le rôle de support sur lequel vient se greffer l’histoire. J’ai eu la chance de commencer à jouer pour des réalisateurs et auteurs qui avaient une vision bien personnelle. C’est avec eux que j’ai pu appréhender le métier d’acteur comme une matière à transformer permettant de créer une œuvre commune.  Ça me plait d’être « le geste de l’artiste » comme je pourrais être la couleur d’un peintre. J’ai encore cette naïveté artistique qui me permet de m’engager corps et âme dans un film lorsque la personne qui en est le créateur me plait. Pour le moment je ne peux voir ce métier autrement qu’ainsi.

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CE FESTIVAL PERMET D’ASSOCIER LE CINÉMA INDÉPENDANT À LA CULTURE DE FAÇON PLUS GLOBALE VIA LA MUSIQUE PAR EXEMPLE AU COURS DE CONCERTS. TOI MÊME, TU PORTES PLUSIEURS CASQUETTES (MODÈLE, SCULPTURE, CINÉMA, ECT). C’EST IMPORTANT POUR TOI D’AVOIR PLUSIEURS CORDES ? TU TE VOYAIS FAIRE ÇA QUAND TU ÉTAIS PETIT ?

Petit, je voulais être un chercheur scientifique.. mais par la suite étudier pour apprendre un métier me semblait absurde. D’autant plus que j’ai toujours eu une vision critique vis à vis de la société et par conséquent de l’école. Peut-être étais-je trop paresseux pour travailler à l’école. Pendant l’adolescence, j’ai développé une sensibilité pour les arts, je n’ai pas la prétention de dire que je suis un sculpteur, mon travail est encore inconnu. Néanmoins, je participe fin octobre à une exposition collective portée par Neil Beloufa.

CETTE ANNÉE, TU ES L’ÉGÉRIE DE LA QUATRIÈME ÉDITION. TU PRENDS AINSI LA RELÈVE DE GOLSHIFTEH FARAHANI DANS CE NOUVEAU TEASER. TU AS DÉJÀ EU L’OCCASION DE LA RENCONTRER ?

Oui, nous nous sommes croisés mais je ne la connais pas. C’est une femme pour qui j’ai beaucoup d’estime, c’est une belle personne.

CE TEASER TE MET EN SCÈNE DANS LE RÔLE D’UN TYPE UN PEU BEAUF MAIS SURTOUT TRÈS ROMANTIQUE. DE FAÇON RÉCURRENTE TU ES QUALIFIÉ PAR TES RÔLES DE « MAUVAIS GARÇON » DU CINÉMA FRANÇAIS. TU EN PENSES QUOI ?

Je pense que le personnage de ce teaser est seulement un jeune homme de la campagne un peu simplet, romantique et surtout entier dans son amour totalement fantasmé pour une totale inconnue. Pour ce qui est des rôles que je joue, j’ai toujours plutôt porté mes choix sur les histoires et la personne qui les raconte. Je ne pense pas mon travail d’acteur en tant qu’individualité. Un bon film c’est quand l’histoire et le propos dominent les protagonistes, je ne pense pas toujours faire les mêmes rôles, au contraire. Les histoires sont différentes ainsi que la narration. Mon image et celle que je renvoie n’est pas la chose à laquelle je pense. J’espère seulement que c’est ma personnalité qui ressortira de cette image.

AS-TU UNE FAÇON DE TRAVAILLER PARTICULIÈRE POUR ENTRER DANS LA PEAU D’UN PERSONNAGE ? DES RITUELS AVANT DE TOURNER ?

Non, je pense surtout que l’histoire est faite de moments, que ces moments sont découpés en scène et que la subtilité d’un personnage se découvre au fur et à mesure que l’on tourne ces scènes . Je laisse plutôt la scène me dicter qui je suis , et le personnage se dévoile petit à petit.

DES PROJETS POUR LES MOIS A VENIR ?

Actuellement, je suis en train de tourner au Portugal, dans un film ou je joue en portugais ! C’est encore une chose qui me plait dans ce métier : tout ce qu’il faut apprendre de nouveau pour chaque nouveau projet. Ensuite, je me concentrerai sur mon label de musique que je viens de commencer. Le label s’appelle POOL. Le premier artiste promu s’appelle Oko Ebombo avec le groupe 19 (mais il est aussi photographe et réalisateur). Il réalise des « films poésie » en super 8. Ils seront d’ailleurs peut être présents dans la programmation du FIFIB de cette année…

POUR FINIR, LE FESTIVAL DÉBUTE AVEC UN FILM AYANT POUR THÈME POUR LE MOINS SURPRENANT. (NDLR : DANS UN AVENIR PROCHE, TOUT CÉLIBATAIRE VA DANS UN HÔTEL ET A 45 JOURS POUR TROUVER UN CONJOINT OU ÊTRE TRANSFORMÉ EN ANIMAL DE SON CHOIX). SI TU AVAIS LA POSSIBILITÉ DE TE RÉINCARNER EN ANIMAL, LEQUEL CHOISIRAIS-TU ?

Certainement un mélange entre un singe, une loutre et un rat.

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L’ouverture du festival se fera le 8 octobre au Rocher de Palmer avec la projection du film « The Lobster » de Yorgos Lanthimos (promu au grand prix du jury au festival de Cannes 2014) suivi à partir de 21h d’un DJ set avec entre autre Judah Warsky (Pan European Record). Nous vous invitons à prendre des places pour cette soirée qui nous promet un festival haut en couleurs et en émotions. Le cinéma indépendant reste une façon de communiquer, de transmettre. Un support de liberté, d’inventivité et d’imagination que les organisateurs du festival prônent et défendent en permettant son accessibilité au public. La sélection des films ne se base donc pas sur des critères de thèmes mais sur l’indépendance de leur créateur. C’est un acte de partage et de lien à l’échelle internationale.
Donc ouvrez les fenêtres de votre curiosité et allez-y !

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