Génial au Japon : rencontre avec le tandem bordelais

Génial au Japon, on peut dire que le nom de ce groupe sonne comme une invitation au voyage musical.

Composé d’Emeline et Blandine, deux petits bouts de femmes remplies de peps, le duo bordelais fait beaucoup parler de lui cette année, notamment depuis la sortie de leur premier EP electro-pop « In Between ». Leurs compositions, influencées par des groupes tels que Portishead, Tame Impala et LCD Soundsystem proposent des sons électro-pop aux tonalités légères et dansantes. Les avez-vous déjà rencontrées l’an dernier à la Guinguette chez Alric lors de leur tout premier concert organisé par Happe:n ? Depuis, elles ont enchaîné les dates de concerts bordelaises mais ont également sillonné toute la France notamment dans les festivals Causette. C’est en terrasse autour d’un café que l’équipe d’Happe:n a rencontré le duo chic et choc de Génial au Japon.

D’où est partie l’idée du projet Génial au Japon, sachant que toutes les deux vous faisiez partie initialement du groupe de rock bordelais Le A ?

Emeline : Avec Le A on ne faisait plus grand-chose, on était un peu en stand-by. Du coup avec Blandine on a eu envie de faire quelque chose de plus léger, d’un peu plus pop. On avait envie de faire autre chose à deux, quelque chose de plus simple. C’est plus compliqué à quatre pour se mettre d’accord.

Donc l’idée c’était de sortir un peu du rock et d’expérimenter autre chose ?

Emeline : C’est ça, mais il y a toujours la voix de Blandine. Le but c’était de sortir du style de Le A donc ça n’avait pas trop d’intérêt de faire la même chose.

Donc du coup c’est toi la chef parce que c’est toi qui parles ? (rires)

Emeline : Ah non là je viens de me permettre de répondre car je me suis dit « Ah cool, une question facile » (rires). Il n’y a pas de leader, on est sur une cohésion totale.

Blandine : TOTALE

Sonia Goulvent

Je sais qu’on vous a déjà posé la question, mais j’ai entendu dire que le nom du groupe était venu d’une idée lorsque Le A avait eu une proposition de tournée en Chine. C’est quoi le délire avec le Japon, il y a un attrait particulier pour ce pays ?

Blandine : Ça vient vraiment d’un délire entre copains. Avec Le A on avait eu l’opportunité de partir en Chine et on voulait appeler cette tournée Super en Chine, et puis après un copain nous a dit « Pourquoi pas Génial au Japon ? ». On s’est dit « mais c’est génial, il faudrait faire un duo comme ça, qu’on ait un groupe qui s’appelle Génial au Japon ».

Emeline : On avait le nom du groupe avant de faire la musique.

La mascotte du maneki neko (petit chat porte bonheur japonais) présente à chacun de vos concerts est donc un petit clin d’oeil au Japon ?

Blandine : Oui, on l’a appelé Jacky Chatte (rires). Du coup le nom du groupe nous a forcé aussi un petit peu à se renseigner sur la culture japonaise.

Pierre Lansac

Votre 1er EP « In Between » a été autoproduit à 100% par le financement participatif et il a été classé 1er dans la catégorie Indie/Alternatif de Spotify le jour de sa sortie. Quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu que ce nouveau projet avait fait un aussi bon démarrage ?

Emeline : Oui, il y est resté une semaine. On était assez surprises parce que d’habitude il faut 2-3 ans avant de se faire un petit nom localement, et nous au bout de même pas un an on a été prises pour passer les auditions des Inouïs du Printemps de Bourges alors qu’on avait quasiment pas fait de concerts. Ça a été assez vite, on ne s’attendait pas à ça.

Clip de « BRO » extrait de l’EP « In Between » produit grâce au financement participatif

A ce propos, vous avez participé au Tremplin des 2 rives et au Ricard S.A. Live. Pour vous, ce genre de tremplins ça vous permet de toucher un public plus large, ça vous a permis de trouver des tourneurs ?

Blandine : Oui, en l’occurrence pour les tourneurs. Lorsque l’on s’est inscrites aux Inouïs du Printemps de Bourges, un tourneur nous a démarché et ça nous a donné une bonne visibilité.

Emeline : Le groupe gagne en crédibilité. Quand tu fais des tremplins musicaux professionnels, les professionnels s’intéressent plus à toi forcément. Ce qui est rigolo c’est que notre tourneur nous a signé sans jamais nous avoir vues en concert une seule fois. Il a eu un coup de cœur sur le groupe en nous découvrant.

Vous avez rejoint le Collectif du Fennec en juillet, est-ce que vous avez signé pour un label ?

Emeline : Le Collectif du Fennec n’est pas un label, il y a beaucoup de confusions à ce sujet. Il s’agit d’un collectif d’artistes réunissant quatorze groupes de musiciens bordelais comme Equipe de Foot, My Ant, Moloch/Monolyth ou encore I Am Stramgram. Il y a également des photographes et des illustrateurs. Concernant le label, le 1er EP était complètement autoproduit mais cet été il y a un label américain qui nous a contacté avec qui nous allons prochainement signer pour sortir une version deluxe de notre EP avec 2 morceaux inédits. La sortie est prévue en février 2018.

Sonia Goulvent

Il y a donc la version deluxe de votre EP qu’on retrouvera en 2018. Est-ce que vous avez pour projet de sortir de nouveaux EP prochainement ?

Blandine : Oui, on a de nouveaux morceaux en préparation. On ne sait pas trop encore si on va faire un deuxième EP ou si on va partir directement sur un album. On va essayer de lancer le processus à partir du printemps 2018.

Qu’est-ce qui vous inspire quand vous composez ?

Blandine : Ça dépend vraiment du processus de création. Des fois on commence toutes les deux une impro et parfois quelques notes nous font penser à une ambiance. On est très attachées à l’ambiance des morceaux, on aime tout ce qui est cinématographique.

Emeline : D’ailleurs on va faire un ciné-concert à Bordeaux. On n’a pas encore de date précise mais c’est pour le mois de janvier.

Sonia Goulvent

De ton côté Emeline tu as également sorti un EP cet année dans le cadre d’un projet solo appelé Roseland. Quelque chose de prévu en solo également Blandine ? Est-ce que la pluralité des projets est ce qui vous anime en tant qu’artistes ?

Blandine : Non.

Emeline : J’écoute de la musique vraiment différente et on n’est jamais rassasiées en ayant qu’un seul groupe. Je suis très vite lassée et j’ai tout le temps besoin de composer, j’ai toujours envie de faire de nouvelles choses.

Blandine : Moi c’est pareil, pas forcément dans le fait de jouer dans plusieurs projets mais de les suivre, c’est très important pour l’inspiration d’être imprégnées de plein de styles différents. C’est triste de se cantonner qu’à un seul style.

Envie de suivre les folles aventures d’Emeline et Blandine qui sillonnent les routes de France à bord de leur bolide de course ? Retrouvez-les sur Facebook et Instagram. Quant à l’EP In Between, il est disponible en version numérique sur le Bandcamp de Génial au Japon et en streaming musical sur Spotify. Enfin, Génial au Japon se produira durant le festival Bordeaux Rock, du 24 au 28 janvier 201, dont Happe:n est partenaire ! Sayonara !