Interview : collectif KloudBox

Laboratoire artistique, collaboration fraternelle, confrérie loufoque … Pas facile de décrire le Collectif KloudBox et son champ d’action multiforme.

Le « noyau dur » du Crew va donc nous aider à décrypter le mystère…

H : C’est quoi KloudBox ?

K : C’est un collectif qui existe depuis le lycée ; à l’origine, une bande de potes qui vient des Landes et du Maghreb. On s’est tous retrouvés à Bordeaux très spontanément, on s’est suivi dans la vie comme sur nos projets. Au fil du temps, certaines personnes se sont greffées à l’aventure.

On est un collectif actif (statut associatif) qu’on pourrait qualifier de « laboratoire artistique ». Notre objectif premier était de faire de la vidéo puis on s’est petit à petit diversifiés dans l’événementiel, la photo, l’édition … Au départ on travaillait pas mal avec Kino Session avant de se lancer indépendamment. On a chacun nos spécificités, nos savoir-faire (photographes, graphistes, vidéastes, producteurs) : tout le monde apporte sa patte au collectif et quand tout se mélange ça donne Kloudbox !

Ce qui fait notre force aujourd’hui c’est qu’au delà de KloudBox, on passe notre vie ensemble : il y a une vraie osmose. Dès qu’un membre du collectif a une envie, les dix autres sont derrière lui pour élever son projet.

Depuis deux ans, on fait appel à nous pour des choses complètement diversifiées : ça peut être pour un loto comme pour un clip.

Le collectif par Pierre Lansac pour Happe:n

Le collectif par Pierre Lansac pour Happe:n

H : Un loto ?

K : Le SUPER LOTO 4000 !!! Si t’es jamais venue on peut tout de suite couper l’interview …

Bon, tu pourras te rattraper fin mai début juin (dans un lieu mystère) ! On en fait deux par an donc il ne faut pas louper la date !

Le loto, c’est une idée qui sort de l’esprit de Pelut : qu’on fasse ensemble un loto complètement barré. On y pensait depuis le lycée jusqu’au jour où l’I.Boat nous a appelé pour qu’on anime un Apéroboat. On voulait sortir de la banale expo photo/vidéo … c’était l’occasion de remettre cette idée de Loto sur le tapis ! On a organisé ça en un mois : très vite et à l’arrache, en ne se fixant aucune limite ! La vieille de l’événement, on s’est dit qu’on allait peut-être faire un gros bide, que ça n’allait faire rire que nous. Malgré tout, on a réussi à remplir le pont supérieur du bateau avec 80 spectateurs. Finalement, ça a super bien marché ! L’iBoat a tout de suite voulu nous reprogrammer, dans un second temps sur la terrasse, puis une troisième fois où on a rempli la cale de l’iBoat. On a même été obligé de refuser du monde !

Aujourd’hui, on veut absolument continuer à faire des lotos parce que ça nous fait avant tout kiffer ! Et puis parce qu’on adore collaborer avec Philippe Maurice !

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H : Qui est ce Philippe Maurice ?

K : C’est l’animateur des Lotos, accompagné de son assistant Abdallah et Capitaine. Il est venu taper à notre porte il y a un an et demi, on l’a tout de suite adopté.

C’est un animateur très demandé, même pour organiser des karaokés. C’est une personne à part entière, avec qui on travaille souvent. D’ailleurs il animera une soirée au Bootleg le 5 Mars prochain pour l’anniversaire des lieux. Philippe Maurice va animer le before du samedi soir de 21h à minuit. Cette soirée sera axée sur une multitude d’activités et de jeux loufoques avec des lots à gagner !

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© Kloudbox

H : Et vous vous êtes essayés à l’édition récemment, dites m’en plus …

K : L’idée de base était de mettre en avant des artistes bordelais. Le problème, aujourd’hui, avec l’art contemporain, c’est qu’il devient de plus en plus élitiste. Il y a une grosse déconnexion d’une majorité de la population vis-à-vis du milieu de l’art.

À travers le magazine IDEAL STANDARD (gratuit et indépendant), on a voulu rendre l’art populaire. L’idée était de faire un magazine sans texte pour éviter la théorie, les explications, le discours théorique. On pense qu’il est important d’appréhender l’art avec sa propre sensibilité, d’interpréter les œuvres comme chacun l’entend.

Ce magazine est essentiellement distribué dans les chiottes des bars, pour se détourner des réseaux de diffusion classiques. Mettre l’art aux chiottes, c’est désacraliser une pratique pour espérer la démocratiser.

IDEAL STANDARD x DARWIN

© Kloudbox

H : Récemment, on a vu passer un clip très réussi pour le titre « Bruxelles » de Boulevard des Airs, quel est votre avis sur cette collaboration ?

K : C’est Romain Campet qui a réalisé ce clip et il vient de dépasser le million de vues ! C’est une boîte de production parisienne qui s’appelle HK Corp qui nous a contacté pour réaliser ce clip. On est fiers de l’esthétique du clip ; on trouve qu’il est vraiment au service du son.

C’est une grosse boîte de production avec des budgets plus importants. Honnêtement, on a plus l’habitude de bosser avec des labels indépendants comme Nowadays (La Fine équipe, Fakear), Roche Musique ou Kitsune. Ce qui est intéressant avec ces labels, qui ont certes de plus petits moyens, c’est qu’on a un espace de jeu extraordinaire.

H : Vous réalisez aussi des documentaires et court-métrages. « Le Skate Moderne » a eu un retentissement énorme…

K : « Le Skate moderne » d’Antoine Besse est un reportage qui sublime la réalité. L’objectif était de montrer le skateboard sorti de son contexte urbain : le skate en milieu rural. On a capté des faits réels, tout en y incluant un peu de mise en scène pour sublimer ces moments. Les personnages et les propos sont authentiques : des mecs de la campagne qui passent leur vie à skater. Pour obtenir ce degré d’authenticité, Antoine a filmé ses véritables potes, chez lui en Dordogne. Ils n’ont pas hésité à se livrer et à montrer leur quotidien. Les jeux de lumières, les costumes, l’esthétique campagnarde, tout ça relève du fantasme.

Ce projet a vraiment propulsé Antoine, et a forcément beaucoup profité au collectif !

http://www.dailymotion.com/video/x1ah9mk_le-skate-moderne_sport

H : Vous avez un sujet de prédilection ?

K : On aime bien les vieux, le milieu rural. On est tous fils d’ouvriers, on a tous grandi à la campagne. Ça nous inspire ! Pour « NIGHT TOWN » de Hoosky, par exemple, on a tourné dans les Landes avec les anciens du village et nos potes ! C’est un petit village d’à peine 1000 habitants.

H : Vous travaillez sur un projet vidéo actuellement ?

K : Oui, Nabil B. tourne actuellement un documentaire sur les supporters de foot. C’est un projet transmédia qui sera diffusé via un site Internet. On est parti à la rencontre des supporters européens : en Suède, en Albanie, en Hollande, en Espagne, en Italie… L’objectif est de défendre la cause des supporters qui jouissent d’une mauvaise image, surtout à trois mois de l’Euro 2016 où l’on essaye de les criminaliser. On tente de les dégager des stades pour y mettre des consommateurs. Pour nous, les supporters ne sont pas des violents, ni des rustres, ce sont juste des passionnés.

H : Et quels sont vos projets pour 2016 ?

K : UN PORNO INTELLECTUEL ! Tu niques sur du Nietzsche en réfléchissant. On y songe depuis longtemps …

Sinon on a des clips qui arrivent, des super Lotos, le documentaire de Nabil Bellahsene, un tube de l’été et de l’événementiel surprise …

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Le collectif par Pierre Lansac pour Happe:n 

H : C’est quoi ce « K » qu’on voit sur les photos ?

K : C’est tout simplement une lettre qu’on avait trouvée dans la rue, et comme par hasard, c’était un « K » comme « KloudBox ». C’est notre totem, il nous suit depuis le départ !

H : MA QUESTION TOTEM >> Quelle est, pour vous, la meilleure invention de tous les temps ?

K : On hésite vraiment entre le saucisson, les nichons et le radiateur … Mais s’il fallait n’en choisir qu’une, ce serait les nichons !

H : LA QUESTION HAPPE:N >> Votre dernier coup de cœur musical ?

K : Franky Fahrenheit !

Un immense MERCI à Nabil, Mathieu, Loïc, Midou, Romain, Julien, Pelut, Azouf et Antoine pour cette délicieuse rencontre !

Retrouvez Kloubox sur : leur site, leur page facebook, twitter et instagram

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Le totem Kloudbox par Pierre Lansac pour Happe:n