Monsieur H: #11

Notre Monsieur H: du mois de décembre est Blaise Mercier, directeur de la Fabrique Pola !

BLAISE MERCIER 
Fabrique Pola

H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait te lever le matin ?

Avant tout, de bosser pour un projet qui a un sens. En tout cas c’est ce qui m’a toujours fait me lever depuis 20 ans, j’ai toujours travaillé sur des projets qui me semblaient faire sens. L’impatience de faire aboutir mes projets aussi, j’ai toujours été très impatient !

A • • • Petit, que voulais-tu faire plus grand ?

Petit je ne sais pas, mais très vite militant, militant associatif. J’ai beaucoup travaillé dans le développement avant donc tout ce qui pouvait avoir trait à la justice sociale, au militantisme des territoires. C’est un peu ce qui a été structurant de mon parcours.

P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

En 2006 je quittais le projet d’ONG que j’avais dirigé pendant 10 ans. J’ai passé beaucoup de temps à voyager après ça, j’avais vraiment envie de me lancer dans un projet culturel et des amis qui avaient monté un projet de résidences d’artistes en Creuse m’ont proposé d’en prendre la direction. C’était dans une volonté d’implantation, de sédentarisation, d’institutionnalisation et de développement du projet. C’est assez marrant car c’était un projet qui était à peu près au même niveau d’avancement que là où j’ai commencé à travailler à Pola il y a deux ans. Je commençais la même aventure sauf que c’était en Creuse, un territoire encore plus lointain !
À cette époque j’étais Parisien, le défi m’amusait plutôt pas mal, et j’avais dit aux copains que je reprenais le projet à condition de ne pas y vivre. Au bout de six mois j’y habitais et j’y suis resté cinq ans, c’était génial. Le projet a abouti et du moment où ça a fonctionné j’ai eu envie de faire autre chose, de retourner en ville.


P • • • ­ Bordeaux, vieille bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

Ni l’une ni l’autre. Oui ça a été une vieille bourgeoise mais quand elle l’était il y avait justement des punks qui avaient pris le pouvoir d’une scène alternative et je pense aux années Sigma. Pour moi ce qui est intéressant à Bordeaux c’est que c’est une ville qui est justement en mutation car elle avait pris du retard par rapport à un tas d’autres villes en France. On le voit dans les tendances générales, aujourd’hui on ne parle que de Bordeaux. Donc je pense que c’est plus intéressant d’être ici plutôt que dans des grandes villes françaises qui ont déjà de l’avance sur nous et qui ont déjà fait ce boulot là.


E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?

Techniquement, en tant que consommateur, un lieu dédié à la musique expérimentale. On a des groupes incroyables ici, ils ont du mal à trouver leur espace de travail. Il y a une vraie carence et une vraie attente de la part de ces acteurs. Mais aussi des lieux de transversalité ente les différentes disciplines. J’espère que Pola sera un jour un lieu dans lequel se croiseront des pratiques diverses : la musique, la danse, la question de la pratique sociale… Même si notre historique c’est les arts visuels.

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?
Futur proche, installer la Fabrique Pola sur la rive droite, j’espère en septembre prochain. Faire en sorte que ce futur lieu devienne le pôle structurant des arts visuels pour la région et qu’on puisse accompagner l’ensemble des acteurs de la filière, tout en le faisant en réseaux, pour faire en sorte que tout ne se passe pas à Bordeaux. Et de manière plus proche faire en sorte que Pola devienne un instrument culturel de réelle proximité pour la rive droite, avec une vraie attention pour les habitants du quartier, que cela devienne un lieu où ils puissent venir de manière naturelle et spontanée. Un lieu de vie quoi !

N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

Marie-Anne Chambost, qui pilote l’association Point de fuite et le projet des Nouveaux Commanditaires, une belle initiative associant Art contemporain et mobilisation citoyenne. Jean-Louis Gauthey, directeur des Éditions Cornelius, surement l’un des plus beaux éditeurs de bande dessinée en France qui nous permet de lire ou de rencontrer à Bordeaux les grandes figures mondiales de la bande dessinée tels que, Crumb, Burns, Clowes, Pierre la Police, Saeki..

Blaise Mercier de la Fabrique Pola par Antoine Delage pour Happe:n

Blaise Mercier de la Fabrique Pola par Antoine Delage pour Happe:n