Notre Monsieur H: du mois d’octobre est Guillaume Flamen !
Guillaume Flamen
Pianiste, compositeur, DJ, producteur électro, remixeur, chef de chant, musicien de scène, créateur sonore, directeur artistique d’Elektrolyr, Fondateur/Manager du label indépendant Giraphone Records
H • • • Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?
En terme de motivation, quand ce n’est pas mon fils à emmener à l’école, ça va être l’angoisse de ne pas me lever tout simplement ! Il peut y avoir un projet musical derrière, mais souvent c’est l’angoisse qui me réveille. Si tu pensais qu’en m’interviewant on allait rigoler, je crois que c’est mal barré ! (rires)
A • • • Petit, que voulais tu faire plus grand ?
J’ai voulu être journaliste puis en grandissant j’ai eu envie d’être critique musical. J’enlève les désirs de gamin comme avoir voulu être pompier… Mais sérieusement, je voulais faire du journalisme et la critique musicale m’intéressait beaucoup ! Je suis maintenant dans la musique.
J’ai tout de même essayé de faire un fanzine « Le Bovidrome » il y a une vingtaine d’années, mais en relisant mes chroniques j’ai de suite arrêté ! ( rires )
J’ai par contre un profond respect pour les gens qui savent écrire, les critiques en général me fascinent.
P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?
En 2006 j’étais en train de préparer ce que je fais maintenant, je faisais des activités artistiques, pédagogiques et le Conservatoire. J’étais dans le même axe pour le coup. C’était la suite de quelque chose que j’avais amorcé encore quelques années avant.
J’ai aussi fait des arrangements de chansons pour certains artistes ces années là. Un arrangement c’est quand on te laisse le soin d’habiller ou de structurer une chanson déjà construite, une mélodie, un texte, une harmonie.
Il y a dix ans… j’allais faire un enfant. Je dis bien « j’allais » car il n’en a que neuf ( rires ), mais il y a dix ans j’allais aussi divorcer.
P • • • Bordeaux, vieille bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?
Elle est très bien comme question, la réponse est dans la question. Ça peut être les deux.
Il y en a un qui s’encanaille avec l’autre, et l’autre qui se valorise avec l’un. Les deux font Bordeaux. On pourrait détester ça mais ça donne des choses qui sont typiques de Bordeaux. Moi qui me suis nourri de cette culture punk dans les caves, je peux dire que dans cette ville on peut passer de l’un à l’autre et surtout musicalement ! J’ai d’ailleurs un exemple parfait, en 2015 le collectif d’artistes bordelais « Yes Igor » a joué une comédie musicale « Encore Heureux ! » à l’Opéra avec des idées punk à souhaits. Le contraste entre les décors italiens et la pièce punk, on aime bien à Bordeaux.
E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?
Il manque une situation géographique comme à Strasbourg. Il lui manque une frontière, un carrefour. Car malgré cette diversité dont on a pu parler, il manque quand même un esprit d’ouverture. Sur la mixité culturelle on peut y aller encore. Je trouve aussi que musicalement Bordeaux est encore trop conservatrice, on est pas assez contemporain. On trouve quand même des collectifs qui essayent de faire avancer les choses, comme l’Ensemble Un, qui sortent des mélodies habituelles.
: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?
J’ai pour projet de monter un orchestre en vue de préparer un concert avec de la vidéo. J’aimerais faire un mélange d’acoustique et d’électronique, du clavier, du synthé, de la basse et de la vidéo… que tout ce dispositif soit synchronisé. J’ai donc un projet d’album. Pour la suite on verra après, je fais énormément de choses au gré des rencontres et du hasard et j’aime bien laisser cette part-là me guider un peu dans la vie.
Il faut savoir aussi qu’au Conservatoire on s’attaque à de nouveaux projets tous les ans avec les élèves, cela prend une bonne partie de mon temps !
N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?
J’ai envie de dire Arnaud Castagné. C’est un monsieur qui fait plein de choses. Il est un grand spécialiste de la musique assistée par ordinateur. Il est aussi créateur sonore et DJ et il joue régulièrement à l’I.Boat. Il a toujours su tisser des liens avec les gens sans rien demander en contrepartie, je lui souhaite plein de réussite.
Guillaume Flamen par Antoine Delage pour Happe:n
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