Antoine Delage

Madame H: #15

Notre madame H: du mois de mai est Soraya, danseuse de claquettes !

SORAYA 

Danseuse de claquettes

Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

L’envie de me lever tout simplement. Car j’aime le matin, c’est un moment privilégié. Je suis autant du soir que du matin donc c’est problématique car je dors peu (rires). Mais le matin, plein d’énergie se dégage et plein d’inspirations peuvent arriver autant que le soir.

Petite, que voulais-tu faire plus grande ?

Je voulais être institutrice dans un premier temps puis intervieweuse pour la radio. Aujourd’hui, je suis professeure de claquette et il y a quand même un rapport avec la pédagogie.
J’ai toujours eu un dilemme, à choisir entre les études et l’art. Les deux me plaisent beaucoup. Mais le destin à choisi pour moi et mon avenir s’est dessiné tout seul.
Je suis partie faire des études de danse aux États-Unis pendant 3 ans, puis je suis revenue et j’ai fait des études d’anglais. Dans la foulée une compagnie de danse m’a proposé d’intégrer leur groupe et j’ai accepté !
J’ai toujours rêvé d’habiter New-York, au sens premier comme au littéral. Tout les matins, je disais à ma mère que je rêvais de vivre à NY, elle m’a répondu de passer mon bac et de partir là-bas. J’y suis donc restée trois ans et j’ai eu les bonnes expectatives. J’ai pu faire des rencontres merveilleuses et découvrir des choses incroyables. New-York est une ville qui ne ressemble à aucune autre, chacun peut y trouver son compte.

Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?
Je débutais dans l’enseignement niveau artistique. Niveau personnel, je m’occupais de mon fils qui avait 11 ans à l’époque et qui avait donc besoin de sa petite maman.

Bordeaux, vieille bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?
Ni l’une ni l’autre. Bourgeois oui, un peu mais beaucoup moins. Je ferais un mélange des deux. Bourgeois de part la tradition, anglaise, hollandaise, l’architecture. Mais la population a beaucoup évolué, comme le niveau artistique ou encore l’urbanisme ce qui rend la ville différente.

Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?
C’est un peu redondant mais une salle de spectacle qui soit abordable pour ceux qui n’ont pas les moyens et qui veulent faire des spectacles.
Bordeaux manque de salles correctes pour que nous, artistes et intervenants, puissions avoir l’opportunité de présenter notre travail. Je parle au nom de plusieurs personnes car j’ai mon compagnon qui est artiste-peintre et qui a la même problématique pour exposer. Cela manque de lieux car pour tout ce qui est subventionné il y a le TNBA, c’est très bien mais en parallèle il faudrait aussi pouvoir aider les gens de la ville qui vivent de leur art.
La politique bordelaise au niveau de la culture est centrée sur les même choses c’est dur d’avancer. Je ne jette pas la pierre car j’ai travaillé pour le TNBA pendant 8 ans avec l’école de théâtre, j’ai pu faire de bonnes rencontres, ce n’est pas que noir, mais je trouve que ça créerait une autre dynamique pour rencontrer de nouveaux artistes. Beaucoup d’artistes à Bordeaux ont du mal à décoller car il n’y a pas de lieu pour exposer !

Tes projets dans un futur proche et lointain ?

Très proche, notre spectacle de travail de fin d’année qui va s’appeler « Flap # List Show » qui a lieu le 3 Juin à la salle Bellegrave à 20H30. C’est un travail à la fois avec des danseurs amateurs et professionnels. Ce sera des claquettes principalement mais pas que. En professionnel je peux citer les danseur de hip-hop de la formation Révolution, des danseurs contemporain et de cabaret ainsi que des artistes peintres qui vont intervenir sur scène sur un projet à long terme. Les peintres vont interagir avec la danse et créer des œuvres en direct sur scène. Ils retranscrivent les émotions pour un rendu sur toile unique. Il y a une réelle interaction entre danse et peinture ! Je travaille avec deux artistes peintres pour un projet claquette danse et peinture sur scène qui a débuté l’année dernière et qui s’appelle Splin Color. Justement, je fais un petit appel pour des gens qui voudraient nous prendre en résidence pour ce travail qui mérite prolongation sous une plus grande forme.

Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

C’est sans doute la question à laquelle j’aurais le plus de mal à répondre ! J’aime beaucoup Hamid Ben Mahi qui est danseur hip-hop renommé dans la région. Ce n’est pas très objectif mais j’aime beaucoup ce que fait mon compagnon, Ivan Torres, qui est artiste-peintre. Je pense aussi à Silvana Gallinotti qui travaille dans Splin Color. Nous avons tous des origines différentes qui nous relient et c’est ce que je veux montrer !