Madame H :# 18

Notre Madame H: du mois de novembre est Blandine Courel, directrice adjointe des Arts de la scène du Conservatoire !

Blandine Courel 

Directrice adjointe du Conservatoire 

H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

L’envie de vivre des choses nouvelles, des choses que je ne connais pas encore. J’aime bien explorer et découvrir de nouvelles œuvres d’arts, d’autres méthodes de travail, de nouvelles personnes…

A • • • Petite, que voulais-tu faire plus grande ?

Je voulais être postière. Ça permettait de donner des lettres aux gens qui avaient l’air très contents. Mais j’ai vite compris qu’avec les factures c’était beaucoup moins drôle donc à ce moment là j’ai voulu être clown. Finalement, ce n’est pas très très loin de ce que je fais maintenant… ( rires )

L’envie d’être artiste est venue très tard. J’étais sportive de haut niveau en courses de haies, j’adorais la performance, sauter plus haut, courir plus vite… Mais je trouvais ça très contraignant d’être dans la compétition. Un jour, alors que j’allais voir un spectacle de danse contemporaine je me suis rendu compte que cela demandait une implication très performante du corps mais qu’on avait pas de coach et pas dans l’obligation de gagner des médailles et des compétitions. C’est à ce moment là que j’ai basculé dans cet art, c’était génial et je continue de le penser.

P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

Artistiquement, il y a 10 ans, je jouais dans une pièce de théâtre adaptée d’un roman d’Allessandro Baricco, Soie avec Laurent et Mathieu Ben Hassen. Je jouais trois rôles féminins, il fallait que je danse, joue et fasse du théâtre. C’était un mélange des arts de la scène. On a tourné 2/3 ans et il y a 10 ans ont a été aux chantiers de Blaye la jouer.

Professionnellement, il y a 10 ans, je me battais pour que le bâtiment dans lequel nous sommes aujourd’hui, le studio de danse, puisse exister. C’est toujours difficile de faire bouger les mœurs, donc je suis heureuse que ce conservatoire aie opéré vers quelque chose de différent.

P • • • ­ Bordeaux, ville bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

C’est une bourgeoise qui voudrait changer un peu, je vois beaucoup de jeunes qui essaient de faire pleins de choses, qui s’y attèlent avec passion mais qui n’y arrivent pas toujours. Mais je suis assez confiante. Bordeaux va bouger, elle a même déjà commencé son évolution. La vision qu’ont les gens de Bordeaux est celle d’une ville un peu moins coincée qu’avant où il y fait bon vivre. Je ne suis pas sûre que les gens viennent à Bordeaux pour son énergie, cette façon de vivre intensément comme à Toulouse par exemple. Je ne suis pas venue à Bordeaux parce que la ville m’attirait particulièrement mais pour le poste qu’on me proposait et qui me semblait plein d’avenir. Je faisais partie des gens qui pensaient justement que les choses pouvaient bouger et c’est le cas ! Ce n’est pas fermé, Bordeaux est une ville ouverte.

E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?

Un espace où favoriser l’émergence artistique. Un endroit ou toutes les formes d’art puissent se côtoyer et créer. L’endroit du possible où on puisse venir essayer, performer… mais surtout avoir de la visibilité !

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

Professionnellement dans un avenir lointain c’est de justement créer un espace qui accueille des gens qui ont besoin d’un lieu pour travailler leur art mais à la campagne. Ça sera un espace privé que je vais monter quand j’aurai terminé ma mission publique.

Dans ma mission publique au conservatoire,  mon but est de continuer à donner une visibilité à ces enseignements artistiques et à faire découvrir le conservatoire comme il est actuellement:  un espace ouvert, facilement accessible.

N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

Je pense à Valérie Philippin qui est une chanteuse arrivée à Bordeaux il y a 2 ans. C’est une femme incroyable. Elle danse et est surtout chanteuse lyrique très reconnue dans le milieu international du chant contemporain. A côté de ça, c’est une grande improvisatrice qui est prête à explorer toutes les formes avec une énergie folle.