Madame H: #25

Notre Madame H: du mois de juin est Margot Bureau, Coordinatrice de l’école des danses au Performance et professeur de Lyrical Jazz et chef de projet au Festival Speen!


Margot Bureau
Danseuse 


©Antoine Delage 

H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

La conviction que je vais avoir une belle surprise. Que ce soit une bonne nouvelle pour les gens que j’aime, pour les projets sur lesquels je travaille, une nouvelle inattendue qui va changer un peu le cours du futur… Et qui donne envie de se lever à nouveau le lendemain !

A • • • Petite, que voulais-tu faire plus grande ?

Je voulais juste faire quelque chose qui me passionne et qui me rende heureuse en me levant tous les matins. Je suis passée par anthropologue, passionnée d’histoire, puis avocate, passionnée de rhétorique, mais j’ai toujours été animée par la danse… Après m’être beaucoup formée et avoir participé à plusieurs projets, j’ai essayé de me lancer dans une carrière professionnelle. Mais je me suis vite rendue compte que quand la pression d’un résultat financier se présentait à moi, c’était un gros frein à ma créativité et à mon inspiration. Et puis j’avais toujours une envie irrépressible de coordonner les projets dans lesquels je m’engageais. Je me suis alors lancée dans l’ingénierie de projets, en particulier chorégraphiques, qui m’a permis d’être à la fois proche de ma passion pour la danse, et de celle pour l’organisation.

P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

Il y a 10 ans, j’avais seulement 14 ans ! Je préparais minutieusement mon concours d’entrée à la section danse du lycée Camille Jullian. Je me rappelle avoir pris des cours particuliers tous les midis à la pause déjeuner pendant un an! A la campagne ce n’était pas facile, l’offre en terme de cours de danse était très restreinte. Mais j’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables qui m’ont donné beaucoup de leur temps : Sabrina Dessalles en danse contemporaine (ma prof de physique/chimie de l’époque !), Florent Fissot en danse classique (prof de littérature dans mon collège !) et Suzy Tock, sur tellement de facettes de la danse… Ils sont une grande part de la danseuse que je suis aujourd’hui !

Et puis il y a 10 ans… Je partais à Pékin avec mes amis d’enfance du collège de Rauzan pour voir les Jeux Olympiques… Un souvenir inoubliable… Une grosse pensée pour vous !

 

©Antoine Delage

P • • • ­ Bordeaux, ville bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

Un joyeux mix des deux ! Et c’est pour ça qu’il y fait bon vivre ! On peut à la fois fréquenter des lieux bobo arty aux concepts uniques et originaux, croiser des personnes aux looks ultra affirmés rétros, vintage, dandy… Mais Bordeaux c’est aussi bien entendu ses caves mythiques, ses lieux alternatifs, avec cette communauté indépendante qui entreprend, qui ne rentre pas dans les clous et qui ne cesse de faire bouger la ville. Et passer de l’un à l’autre en changeant simplement de quartiers ou de rues, c’est juste génial.

E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?

De l’offre culturelle. On manque cruellement de culture et de propositions artistiques pour les gourmands comme moi… De belles expositions, des performances hors du commun, on n’a pas assez de propositions en photo… Et puis en danse ! Il manque des styles et des communautés tellement chouettes ! Le waacking, le voguing, la house dance,… On aimerait en voir plus !

© Antoine Delage

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

Dans un futur proche, le SPEEN FESTIVAL ! Un festival pluridisciplinaire, gratuit, qui se joue et détourne les formes artistiques pour les rendre accessibles à tous. Pour sa troisième édition, il aura lieu cours du Chapeau rouge et dans le Grand Théâtre les samedi 13 et dimanche 14 octobre. Nous faisons une soirée de présentation le jeudi 05 juillet à l’I-Boat si vous souhaitez en apprendre plus!

Dans un futur plus lointain… Voyager ! Partir… Découvrir d’autres pays, d’autres cultures… Me laisser l’occasion de me reconnecter avec une certaine forme de réalité des choses simples qui me manque beaucoup aujourd’hui : une rencontre humaine juste pour le plaisir de la rencontre, d’autres points de vue, d’autres réalités, d’autres arts et passions, des grands espaces vides, du silence, et des expériences, des vraies expériences qui te rappellent (ou te font découvrir) qui tu es. Un rythme de vie un peu en dehors de la société, histoire d’accomplir ma « wish list » à moi.

N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

Une Mme HAPPE:N, j’en aurais trois, mais elles vont ensemble!
Méline et Siouxsie du Madé Hand Poke Bar et sans oublier Émilie. Je les ai rencontrées il y a deux ans maintenant, à l’époque au Funky Burger, et elles ont été les premières entrepreneuses à croire et à soutenir mon projet du Festival Speen. On a même eu notre burger Speen à la carte ! Et au delà du soutien qu’elles m’apportent, elles sont aussi un grand exemple pour moi dans leur dynamisme, dans leur courage, leur force, leur créativité, leur originalité et la qualité dans ce qu’elles entreprennent. Depuis, ce sont de véritables amies.

Un Mr HAPPE:N, je dirais Michel Schweizer, chorégraphe de la compagnie LA COMA. Je lui dois beaucoup et ai énormément appris à son contact. J’ai vécu avec lui ma première vraie expérience de la scène, ma première performance, et ai dépassé mes premières limites artistiques. Et c’est un enseignement qui ne m’a pas seulement servi dans ma danse, mais que j’utilise dans ma vie de tous les jours jusqu’à aujourd’hui.