Madame H: #2

Chaque mois, retrouvez une Femme et un Homme qui font la vie bordelaise à travers nos 7 questions et un portrait photo. En février, notre Madame H: est …

Camille Auburtin
Réalisatrice

H • • • ­ Qu’est ce qui te fait lever le matin ?

Au départ je m’occupe de mes enfants ce sont eux le réveil ! (rires)

Ce qui m’aide à me lever le matin c’est évidemment la perspective de travailler sur mes projets de films et d’ateliers. J’ai la chance d’aimer vraiment ce que je fais et de développer de beaux projets.

A • • • Petite, que voulais tu faire plus grande ?

Je voulais très clairement faire de la danse et du cinéma. Quand j’étais petite j’étais fan de comédies musicales, j’en regardais tous les dimanches chez mes grands-parents. Je faisais également de la danse avec mes grands-parents qui étaient danseurs et professeurs de danse.

À mes 10 ans j’ai eu une caméra Super 8 donc c’est vraiment très très tôt que tout s’est mélangé.

P • • • Qu’est ce que tu faisais il y a 10 ans ?

Je venais d’arriver sur Bordeaux, c’était en février 2006, 10 ans pile poil ! (rires)
J’ai démarré rapidement le projet de vidéo/danse puis monté ma structure en arrivant.

P • • • Bordeaux, vieille bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

Un peu des deux. J’ai l’impression de connaître ces deux parties. Ma première impression était la douceur de vivre dans cette très belle ville qui venait entièrement d’être refaite. Ça a été très difficile de me créer un réseau, mais j’ai maintenant beaucoup de partenaires. Au niveau de mes amis, je pense que je dois connaître un seul bordelais ! (rires)

E • • • Qu’est ce que tu trouves qu’il manque à Bordeaux?
Plus de prises de risques pour découvrir de jeunes artistes émergents. Il y a souvent la facilité d’utiliser des gens très connus. Il faut donner la chance aux jeunes et prendre des risques dans la programmation !

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain?
Tout d’abord j’ai un nouveau projet avec la maison d’arrêt.
Je fais des projets en milieux carcéraux depuis 4 ans, la première année au quartier femmes, puis l’année dernière j’ai voulu mélanger le quartier femmes avec des personnes extérieures, et faire un projet « dedans-dehors ».
Cette année on aimerait, en plus, aller au quartier hommes.

Ces projets vidéos/danse permettent aux détenus d’être vraiment dans la création, cela va au delà de la médiation pour moi. C’est une création collective avec des artistes professionnels qui les encadrent pour réaliser un film vidéo/danse.

Cette idée de création dans le milieu carcéral se partage avec David Foucher, producteur, qui m’a fait rentrer dans l’association Tourner Monter Film, pour monter ce projet vidéo/danse.

J’ai toujours fait des projets avec des publics très différents, de la maternelle à l’université. Avec des dispositifs pédagogiques adaptés. C’est sensibiliser et permettre à tout le monde d’avoir une pratique artistique.

Dans un futur lointain, j’ai un projet de film documentaire Les robes papillons avec la société de production Les Films Du Temps Scéllé, toujours avec David Fouchet.

Il y a aussi un gros projet de panorama vidéo/danse que j’ai démarré en 2004 avec l’association Ciné-Réseau et le cinéma Jean-Eustache. C’est faire découvrir la vidéo/danse en plusieurs séances dans ce cinéma.

Il y en avait un par an. La première année on a fait venir une réalisatrice québécoise qui est venue présenter des films de vidéo/danse québécois avec une performance d’elle et de sa compagnie. La deuxième année c’était un festival avec un réalisateur mexicain et cette année nous avons décidé de faire un panorama ensemble, sans présenter un pays mais plus dans des thématiques artistiques de notre choix et les organiser en journées professionnelles. Il devrait y avoir un projet à Montréal, au Mexique et à Bordeaux.

Avec le festival mexicain, je suis partie cet été en résidence artistique avec des danseurs et des réalisateurs de vidéo/danse de toutes origines. Le but est de rencontrer et partager.

N  • • •  Si tu élisais un M. et une Mme HAPPE:N ?

Monsieur
David Fouchet : producteur et réalisateur. Il a une association Les Coulisses De L’image, pour faire de l’éducation à l’image. Et aussi sa société de production Les films du temps scellé.

Madame
Agnes-Benoit Nader : En duo avec Stéphanie Pichon, elles gèrent une librairie nomade bordelaise spécialisée dans la danse. Elles se déplacent pendant les spectacles avec leurs livres.

Camille Aubutin2Camille Auburtin par Antoine Delage pour Happe:n