Madame H: #5

Chaque mois, retrouvez une Femme et un Homme qui font la vie bordelaise à travers nos 7 questions et un portrait photo. En mai, Happe:n accueille Patti !

PATTI

H • • • ­ Qu’est ce qui te fait lever le matin ?

Mes enfants ! ( rires ) Evidemment il y a plein de choses, déjà le jour et puis la charge de travail qui m’attend pour la journée, les rendez-vous, les interviews comme celle là…

A • • • Petite, que voulais tu faire plus grande ?

Je voulais être artiste peintre ! J’ai fais l’école Boulle parce que j’aimais bien le bois, l’architecture et ensuite j’ai fais les Beaux Arts à Paris pour finalement faire des décors de cinéma. J’ai fait pas mal de trucs dans ma vie, j’ai été journaliste pour la presse rock au début des radios libres dans les années 80, puis pour une émission télé. À cette époque j’étais pote avec Alain Maneval qui est devenu directeur des programmes d’Arte et à ce moment là il était journaliste et c’est lui qui m’a permis d’avoir ma carte de presse.

P• • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

Il y a 10 ans je finissais d’allaiter mon deuxième enfant (rires) ! Je le conviais à vivre en collectivité et vu qu’il marchait je lui ai lâché la main et je lui ai dit « voilà maintenant c’est là que ça se passe : avec les autres ! »

J’ai également fait quelque chose d’important professionnellement, en ayant ce deuxième enfant, j’ai cessé de travailler dans le cinéma et de réaliser des décors et je suis devenue set designer pour des photographes de mode.

P • • • ­ Bordeaux, vieille bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?

Je répondrai ni l’une ni l’autre.
Elle est très hétéroclite cette ville, à la fois endormie mais à la fois bouillonnante. Elle s’habille de pleins de couleurs. En tout cas elle est surprenante.
Pour moi, qui vient de Paris, quand j’ai débarqué ici il y a 6 ans, mes proches étaient très perplexes sur mon choix et ne pensaient absolument pas que je tiendrais plus de 6 mois. Paris me manque peu puisque j’ai l’occasion d’y aller régulièrement. Ici on a une qualité de vie indiscutable. C’est pleins de surprises ! C’est une ville en mutation, il y a d’énormes projets ! La vieille ville peut être considérée comme une ville musée, une ville touristique mais ce n’est pas que ça. Ce qui m’hallucine dans cette ville c’est le nombre d’associations où il y a un échange intergénérationnel.

E • • • Qu’est-ce que tu trouves qu’il manque à Bordeaux ?

Ce qu’il manque à Bordeaux c’est les lieux culturels, alternatifs il n’y en a jamais assez !! J’aimerai voir plus de lieux alternatifs permanents sur la rive droite. La mairie sur tout ça n’est pas assez actrice, accompagnante. Il faut encore plus fédérer !

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

J’ai toujours plusieurs activités simultanées. J’ai monté un projet il y a quelques années qui s’appelle Bonjour Chez Vous et dans le cadre de ce projet nous travaillons sur beaucoup de choses.

Par exemple, l’année dernière, j’ai organisé des DJ set avec des interviews de DJ pour qu’ils parlent de leurs choix musicaux, de leur culture musicale, qu’ils proposent aussi une vidéo d’habillage pendant les représentations. J’ai aussi crée un agenda qui leur permettait de se mettre en avant.

Je trouve qu’aujourd’hui, concernant les dj en tout cas, on finit par en trouver partout et même dans des endroits improbables mais aussi dans des lieux de consommation comme un bar. Au final les gens consomment cette musique comme ils consomment un verre au bar et moi ça m’emmerde. Ça m’emmerde parce que je trouve que ce n’est pas de la musique d’ascenseur, les mecs ils sont derrière les platines, ils ont une vraie culture musicale qu’ils essaient de partager avec le public qui au départ ne vient pas forcément pour ça. Mais c’est vrai que quand on met en place un agenda dans un lieu précis, comme ici à la Vie Moderne, ça devient un vrai rendez-vous. Ça s’appelait d’ailleurs « Le rendez-vous du jeudi ».

Donc cela peut faire partie d’une des activités de Bonjour Chez Vous. Nous avons aussi été chargé de projet, Maud Larquier et moi, avec Konbini afin de participer à une carte interactive de Bordeaux. On nous a proposé de sélectionner une trentaine d’influenceurs de la ville afin de mettre en avant de vrais acteurs.

Aujourd’hui on est présent comme chargé de communication et de relation presse mais aussi de commmunity management pour l’exposition Transfert qui est la 6ème édition cette année. On accueille une trentaine d’artistes nationaux et internationaux sur une surface de 5000m2 dans l’ancien Virgin de Bordeaux place Gambetta, en plein centre ville. On a une grosse mission. Notre intention cette année est d’avoir une visibilité au niveau nationale.

En résumé j’aimerai continuer à mettre en avant certain artistes avec Bonjour Chez Vous.

J’aimerai également arriver à reprendre les pinceaux et me remettre à travailler. J’ai pleins de projets. L’un d’eux va être issu de la culture street, comme moi. C’est une série graphique sur des boards. J’avais envie de rendre hommage aux femmes skateuses depuis les années 60/70, j’ai donc choisi d’utiliser des feutres Molotow pour faire un travail plus graphique.

N • • • Si tu élisais un Monsieur HAPPE:N ?

C’est tellement dur de choisir !

Je ne voudrais froisser personne ahahah.

Comme Femme il y a Madina Querre, qui est anthropologue et très active sur la ville. Elle a d’ailleurs beaucoup aidé au projet Darwin de Bordeaux.

Pour les hommes, Francis de Allez Les Filles, Benoit de L’Iboat qui y est directeur artistique ou encore Sebastien Daurel en tant que skateur, pour moi ce sont des coups de cœurs.

Antoine Delage

Antoine Delage pour Happen