Monsieur H: #19

Notre Monsieur H: du mois de novembre est François Mary, chargé de diffusion des arts de la rue et militant !

François Mary
Chargé de diffusion des arts de la rue

H • • • ­ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

La lumière du jour. Mais aussi les œuvres, la pensée et l’énergie des auteurs qui m’ont imprégné : Victor Hugo, Jacques Brel, Georges Brassens, Jeanne Moreau, Les Bérus, George Clinton, les Stooges, les peintres flamands, Coluche, la magie du spectacle, Mélanie di Biasio, ou d’autres qui défilent dans ma tête en fonction du moment.

A • • • Petit, que voulais-tu faire plus grand ?

Garder mes rêves. J’ai l’impression d’y arriver. Je savais que je ne voulais pas être flic ou militaire.

P • • • Qu’est-ce que tu faisais il y a 10 ans ?

Une enfant. Je quittais progressivement le monde du rock et son business pour découvrir un nouveau métier : chargé de diffusion et de production de spectacles dans l’espace public. J’affinais ma connaissance sur le monde des arts de la rue, notamment au sein de la fédération nationale et des festivals parcourus au fil des années.

P • • • ­ Bordeaux, ville bourgeoise ou punk qui vit dans les caves ?
Bordeaux est une ville de commerçants. Les punks ont disparu, beaucoup se sont évaporés avec la fermeture du Jimmy en 2000. J’en recroise quelques-uns, comme Captain, toujours au rencard sur les ondes.

E • • • Qu’est-ce qu’il manque à Bordeaux ?

Une politique culturelle de proximité, des lieux pour les collectifs artistiques, des friches culturelles. Lorsque je voyage en France et à l’étranger, j’ai parfois l’occasion de découvrir des projets créés par des collectifs artistiques qui embarquent par leur dynamique des gens venus de partout. Je pense notamment au festival Michtô en Lorraine ou au Boulon à Vieux Condé près de Valenciennes. A Bordeaux, il y a eu la scène rock dans les années 80-90, mais sinon, on ne peut pas dire que ça soit une ville punk. Néanmoins il y a une richesse culturelle qui fait que l’on ne s’y ennuie pas, j’aime bien la biennale Panorama et le FAB par exemple. Les projets sont souvent portés par les institutions, pas assez souvent par les associations et les artistes. Le Carnaval des Deux-Rives est cependant un bon contre-exemple, une de mes manifestations culturelles préférées. Dommage que le budget dégringole d’année en année, ce qui accélère l’usure du projet.

: • • • Tes projets dans un futur proche et lointain ?

Futur proche : préparer la saison 2018 des arts de la rue. Développer de nouveaux projets avec Maryse Renker avec qui je collabore.
Futur lointain : la retraite, avoir du temps pour faire tout ce que j’ai remis à plus tard, faire du vélo, me balader, aller voir des expos, découvrir de bons restos et des lieux cachés.

N • • • Si tu élisais un Monsieur ou une Madame HAPPE:N ?

Céline Musseau, journaliste pour le spectacle vivant au journal Sud-Ouest, pour son engagement politique et humaniste. Les pages culture du quotidien régional sont riches et précieuses, ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions.