Orgasme : les obsédés textuels font chauffer l’imprimante.

Orgasme c’est un beau bordel, une vraie partouze, 36 pages (vite lues) de plaisir éclectique. Le travail de longue haleine d’un groupe de neuf potes, exs et potes d’exs, ayant transité plus ou moins longtemps par Bordeaux.

C’est en ramassant les fanzines punks à la sortie des concerts que Thibault, le chef d’orchestre de la joyeuse bande indisciplinée, a mûri le projet. Il a fait appel aux talents de chacun pour ficeler un fanzine aux réflexions singulières car, à ses yeux, c’est l’originalité des membres qui donne corps à une réflexion nouvelle.

Originalité… et patience ont été les maîtres mots lors de la conception : plus d’un an a été nécessaire avant l’impression du premier exemplaire en février 2015.


Orgasme_fanzine_couverture


On applaudit le travail graphique qui donne son caractère underground au fanzine et aux pages une double lecture textuelle et visuelle. Un Orgasme à la main, au doigt et au poil, au contenant étonnant qui requiert d’être manipulé car le PDF ne rend pas la qualité plastique du bijou arty.

Le contenu est aussi décalé que la marge : des poèmes, une interview musique, du dessin, de la critique littéraire, un test chatons pour répondre à la grande question à travers des petites. La dernière page est un coup de maître — la preuve s’il en fallait une que ce travail est abouti —, un art qui finira de frustrer dramatiquement les lecteurs internautes : une feuille de PQ pour se torcher avec l’amour.

Car le fist conducteur de ce premier numéro peut laisser sceptique : l’Amour. On pensait passer du cock à l’anus sur un chemin plus audacieux et dédier le premier Orgasme à l’amour c’est immédiatement polir un projet prometteur, désamorcer la bombe dès l’édito. Le titre et la couv’ sont donc un peu racoleurs comparés au contenu qui ne sombre toutefois pas dans la mièvrerie. L’amour se défend d’être universel, inspire et parle à tous, à ce corps à neuf têtes, à toi, à moi et le fanzine a été baptisé presque achevé, après des mois de concertation : « Tu veux un orgasme ? ». Difficile de refuser.


Orgasme_fanzine_Porn_et_Malbouffe_par_Vincent_Bob_William

Photomontage « Porn et Malbouffe » par Vincentbobwilliam. Ceci n’est pas une vidéo, ne l’a jamais été, ne le sera jamais. Inutile de s’acharner à cliquer.

Orgasme est distribué confidentiellement à une centaine d’exemplaires numérotés. Pas de pêche aux likes sur le Facebook ni de tapin à la sortie des events : Thibault bad ass imprime illégalement les numéros au bureau pour vous les régaler à ses frais. Il ne reste donc qu’une poignée collector de feuilles de PQ et l’équipe s’engage à envoyer les commandes sous huit mois. Honnête.

Un an après le premier numéro, le prochain est en préparation — en réflexion plutôt — par les contributeurs éparpillés dans le monde et leurs projets. Le thème est arrêté : Miroir. Ou Miroirs. Mais certainement pas Miroir(s) (so 2014). Une réflexion sur l’image avec la même profusion de colle et de ciseaux, la volonté de faire pareil : différent.


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Orgasme_fanzine_Vision_dAmour_par_Thibault_Narbalatz

Collage. « Vision d’Amour » par Thibault Narbalatz