Total Heaven • #4 • Juan Wauters

Mon très cher Juan. Il est vraiment tôt ce dimanche matin. Il fait doux. Les voisins dorment encore. J’écoute ton nouvel album en sourdine. Comme il est bon de te retrouver. Tu sais que ta musique me touche. Et ton deuxième album me comble au delà de toutes les espérances. Tu me plais. Que tu traverses le net en vélo sans les main, chantant en tu-tête tout en jouant de la guitare (mais quel zozo), ou que tu y révèle les Ramones comme personne, en expliquant qu’ils ont choisi de « consacrer leur vie au songwriting » et que « c’est une chose très importante » (sic). Tu as raison. Il y a tout ce que j’aime dans tes chansons. Elles sont très acoustiques, basiques et courtes. Parfois se sont juste des embryons (« Misbehave »). Pourtant leurs mélodies me marquent au delà du raisonnable. L’adjectif « attendrissant » semble avoir été inventé pour toi. Mieux, il n’existait pas avant de te rencontrer. Juste par ton interprétation, le chagrin de « Todo termino » a le don de se muer en joie. Grâce sa mélodie pop et à son rythme optimiste (upbeat boy). Comme sur tout ton album en fait, immanquablement, tu retourne la tristesse comme un gant. Elle devient douce et moins pesante. C’est très beau. Sur « Woodside, Queens », c’est ce bon Jeffrey Lewis, qui se rappelle à mon souvenir, un autre New-Yorkais, aussi sociable que toi. Évidemment, je pense aussi beaucoup au très jeune Jonathan Richman, celui qui y faisant des aller-retours depuis Boston, juste pour voir jouer le Velvet en 1969. Il était alors question d’amour inconditionnel. Aujourd’hui aussi. C’est le même amour que tu cultive à l’égard de ta ville d’adoption – celle que tu célèbre, fête et remercie à tour de bras, dans tes textes, sur la photo de ta pochette, jusque dans tes crédits. Et le même amour que je nourri, à mon tour, pour ta musique, Juan. Tout cela nous aide à vivre, nous adoucit et nous rend meilleur. J’en ai la certitude mon ami.