Sur papier le concept « Ultrascore » me paraissait, sinon fumiste, du moins trop « cérébral » pour ma petite tête. Christophe Chassol entend « harmoniser le réel » (sic). Sur un montage cinématographique de sons de scènes de vie, filmées ici et là, il invente une partition musicale originale. Ainsi j’ai lamentablement raté « Nola Chérie/X-Pianos » en 2012. Il s’en est fallu de peu pour que je passe également à côté du somptueux « Indiamore » l’année suivante. Révélation tout en finesse et en musicalité, d’un voyage en Inde « ressenti » comme jamais. Avec ses pianos électriques, son batteur émérite, ses allusions à la pop west coast 70’s, comme aux bandes originales de films… Même s’il fut formé au jazz et à la musique contemporaine, Chassol touchait-là une beauté évidente, complètement pop et accessible. Aujourd’hui, le triptyque s’achève avec « Big Sun », capté en Martinique, île dont il est originaire : « Je ne me vois pas continuer indéfiniment l’expérience et arriver à un « Chassol au Congo » par ex. ». Il nous faut donc savourer une dernière fois ces musiques inouïes, faites de cris d’oiseaux, de joueurs de conques et de flûtes, d’évocations de Philippe Sarde, Sébastien Tellier ou encore Vladimir Cosma. Le tout sous la bénédiction du soleil, « dont dépendent le son de la terre, le chant des oiseaux, la musique que l’on joue, la langue que l’on parle et ce que l’on forge ».
