Vie Sauvage #2, les 21, 22 et 23 Juin à Bourg

Le sens de la Vie.

Mon professeur de CM2 m’avait raconté cette histoire sur la provenance du nom de la Gironde. Il m’avait dit qu’un jour, la Dordogne et la Garonne s’étaient retrouvées toutes les deux au Bec d’Ambès pour se mettre d’accord sur laquelle passerait la première. Le problème c’est qu’aucune ne voulait laisser la priorité à l’autre. Après s’être disputées violemment, elles se sont mises d’accord et ont dit : « j’irons deux ». La dispute mise à part, c’est à peu près en ces termes là qu’Eugène et Louis ont décidé de se lancer dans l’aventure Vie Sauvage.

C’est évidemment dans leur jardin que les sauvageons me reçoivent. Non loin, leur vaillant chat Michel chasse la mouche.

A l’époque du lancement de Vie Sauvage#1 le premier est programmateur au Chicho et le deuxième doit monter un événement culturel dans le cadre de ses études. Enfant de Bourg-en-Gironde, amoureux de sa région (encore plus depuis qu’il est parisien), Louis a toujours rêvé d’y monter un festival. Le cadre, l’ambiance, l’histoire de cette ville résonnent en lui. Il décide donc de faire appel à Eugene qu’il a rencontré en tant que musicien. Ses contacts artistiques sont alliés à l’assise politique dont Louis dispose. Etant un gamin de la ville, il sait à quelles portes taper pour rendre le projet vivant : « disons que si on utilise la métaphore de la belote, on disposait de pleins d’atouts dans notre main au début de la partie ».

En six mois, Vie Sauvage premier du nom voit le jour avec une identité propre qui n’a pas vocation à changer pour la deuxième édition à venir : faire sens autour de la ville. Faire sens au niveau de la programmation : pas question de programmer du punk-rock au milieu de la citadelle. La volonté initiale reste de rendre le change à cette ville qui les accueille. De fait, mettre en avant la musique pop, plus accessible sans être vulgarisée (y’a qu’à voir la programmation). Accessibilité dans les oreilles mais aussi pour le portefeuille : 12€ la prévente pour la soirée du samedi 22 qui comprend une dégustation de vin avec les viticulteurs du coin et l’accès au marché gourmand. Le reste (scène locale le vendredi, animations au marché du dimanche), c’est gratuit. Une volonté de mettre l’eau à la bouche (pour pas dire un coup de pied au cul) des bordelais pour qu’ils daignent sortir du port de la Lune: « car le nom Vie Sauvage se décline aussi en Vis Sauvage !  Monte dans ta bagnole, fais une demi heure de route pour prendre le temps de vivre ».

Mettre en lumière cette ville, son patrimoine. Créer un moment de mixité sociale et générationelle. Donner un rayonnement, sans que le festival devienne une grosse machine sans âme. Réfléchir au devenir, savoir où on va : « On ne veut pas que ça devienne à la chaine (…) on veut garder l’instantanéité du spectacle tout en permettant aux gens de découvrir le lieu (…) Pas mal sont venus à l’édition précédente, ont garé leur voiture sur le parking pour y dormir le soir et repartir le lendemain sans même visiter la ville ». Vivre sauvage mais pas trop, le temps du duvet dans la voiture, ça sonne un peu ado boutonneux surtout quand Louis m’explique qu’ «Il y’a un camping municipal qui est extraordinaire, t’es au bord du fleuve sous des platanes bicentenaires. En bas de la falaise ! ».  Le choix est vite fait. Cette année, il faut rester et prendre le temps. Le dépaysement n’est pas que dans les concerts à voir, il s’agit de déambuler dans les vieilles ruelles de la ville et de déguster (encore et encore…) les vins Côtes de Bourg dans des écocup à pieds (s’il vous plait). Epicurisme comme maitre mot, le jeûne ce sera pour plus tard.

Plus tard justement, ils espèrent que le festival perdurera, bien décidés à tenir la barre éthique d’une main de fer : rayonner oui, mais pas grossir de façon tentaculaire. Garder l’esprit….et le sens de la formule : « Y’aura toujours un groupe local. Sinon, on se perd les chèvres… ». Et lorsque je leur demande s’il n’y a pas risque à s’essouffler face à tout ce travail, qui je le souligne, est bénévole, ils n’y croient pas pour le moment: « Tu vois, là, je reviens de Bourg. j’y étais pas allé depuis Aout, j’étais comme un gamin. Tu vois des gens qui te disent : « alors quand est-ce qu’on recommence ? » ça te donne une fierté personnelle qui n’est pas négligeable. ».

Michel est rentré bredouille. Sa fierté à lui a dû en prendre un coup. Installé dans les bras de Louis, le pacha commence à s’impatienter. Un verre de bon vin pour clôturer l’échange, et me voilà dehors. La nuit est tombée et il commence à y faire froid, dehors. Bientôt les beaux jours seront là, et avec eux, les envies d’ailleurs et de tous ces petits riens qui font qu’on l’attend toute l’année cette période (f)estivale. Toutes ces choses qui font que comme dirait Alain : « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ». Et bien dites vous que ces choses là, moi je sais que je les trouverai du coté de Bourg.

Crédits photos : Clara Mouton, Pauline Celle.

INFOS PRATIQUES :

Vie Sauvage#2 : les 21, 22, 23 Juin à Bourg-en-Gironde. Festival organisé par l’association Dynamo.

Facebook de l’evenement avec lien vers la billetterie : Attention, les places sont limitées donc prenez vos préventes!

PROGRAMMATION :

Vendredi 21 Juin
Café du Port et Café de la Halle . Gratuit
BLOOM . HOLY JACK . STARING AT THE SKY . A CALL AT NAUSICAA

Samedi 22 Juin
≠ FAUVE . ARCHIPEL . PENDENTIF . ARCH WOODMANN . KIM . DREAM PARADISE . MARTIAL JESUS . LES DISQUES DE COCONUT (dj set)

Dimanche 23 Juin
Halle du marché . Gratuit
DJ set Vie Sauvage