Vie Sauvage #3

Parenthèse Enchantée

Avant le début des festivités, Vie Sauvage avait déjà gagné son pari. Suffisait de regarder autour de moi : c’était plus l’attrait du cadre et de l’expérience qui avait motivé les troupes. La programmation, certes alléchantes pour les curieux n’avait pas été au cœur du choix de mes compères pour venir poser la tente en bord de Gironde ce weekend du 13-14-15 Juin. Le bouche à oreille a fait son effet en seulement deux éditions et pour sûr, perdurera après cette troisième session.

Ecouter le reportage sonore :

Dieu merci, cette fois-ci le temps était au beau fixe. Bourg et son estuaire n’ont jamais été si beaux que sous les rayons lumineux.

Vendredi, fin d’après-midi : entre ceux qui ont pris le train, la voiture, le bus ou le pass croisière, les copains arrivent au compte goutte. Point de rassemblement au café du port, certains sont arrivés plus tard que d’autres. Il fait beau. Retrouvailles et pintes à 4 euros.  C’est fou comme, lorsqu’on est aux anges, le temps passe plus vite…il fait nuit, déjà, et John and The Volta amorcent la branlé que vont nous coller les Be Quiet. On finira sonné.

Samedi, midi : la nuit fut courte mais le réveil est paisible. Du Brunch à la pétanque, il n’y a qu’un pas que nous avons franchis avec entrain. La partie est rude, ça chambre juste ce qu’il faut, le sérieux est de mise…on déconne pas avec ces choses là. Le résultat est sans appel : grand-père a bien fait son boulot de transmission. Après l’effort, le réconfort de la piscine municipale. Quoi ? Short de bains interdits ? Les salauds…ils auraient pu nous prévenir. Tant pis, le réconfort prendra (pour la énième fois) la forme d’une leffe tiède.

Samedi, début de soirée : il est désormais temps de gravir la citadelle jusqu’au lieu des festivités. Le collectif Nocturne en charge d’habiller l’endroit a bien fait le taff puisqu’ils ont réussi à marier esprit tribal et sobriété, en fond de cours les geeks de Poivre ont mis au point une affiche se générant à l’infini déclinant toutes les identités graphiques du festival. A coté, les Sauvage Garage peignent une fresque qui viendra s’illuminer la nuit tombée. Ca foisonne de bonnes idées et ça fleure bon la franche camaraderie. Elle est là aussi la valeur ajoutée de Vie Sauvage, c’est une petite famille ultra chaleureuse. Arrivé sur l’esplanade : décollage en douceur avec Lawrence Arabia, sièste en apesanteur avec Babe. Puisque la sieste ça creuse, les gars de Belle Campagne nous tiennent a flot avec leurs hot-dogs et autre brochettes de coeurs de canards…on est gatés.

Les attendus Isaac Delusion et Odezenne nous ont offerts des performances diamétralement opposées : l’eternelle question du fond où de la forme. En effet, quand les premiers sont restés statiques, têtes penchées sur leur instruments et pas démonstratifs pour un sou, les second ont bouffé la scène et le public avec. Sauf que là où les premiers nous ont offerts un son ultra carré, les seconds ont parfois péché au niveau du rendu (euh…elle était où la guitare sur Novembre ?). Après chacun choisira son camp hein…pour ma part, je me range chez les adeptes du joyeux bordel. Fakear cloturera la soirée, et si je reste plutôt insensible à ses productions, je tire mon chapeau à l’acte de bravoure ultime qui consiste à monter seul sur une scène pendant une bonne heure.

Dimanche, fin de matinée : L’organisme est fatigué, on tourne au ralenti et c’est le pas lent que nous nous dirigeons vers le marché gourmand. Surprise : sur le chemin, on croise les Merci Gertrude qui ont improvisées un dancefloor en flanc de citadelle. Visiblement, elles pêtent la forme, elles. Limbo et bonne humeur, certains locaux se laisseront même aller à quelques pas de danse. A côté, Sew&Laine fait son atelier badge tandis que certains bataillent au scrabble. Le moment est fameux et parfaitement propice à ce que notre santé daigne refaire surface en ce début d’après-midi. Semblables au moment du reveil, celui qui vous sort de votre torpeur pour aller travailler un matin gris, les nouvelles du front sont, elles, diablement pragmatiques:

–  » Merde, notre train pour Paris est supprimé, va falloir rentrer plus tôt pour en choper un autre  »

Fini l’aventure, place au compte à Re-Bourg.

Reportage sonore : Elodie VAZEIX.

Photos : Guilhem LASCAUX.