Un festival, cent têtes d’affiches.
Ok, c’est la merde. Si comme moi, vous avez dans votre réseau Facebook des artistes, des intermittents ou des employés de structures culturelles, vous n’avez pas échappé à cette liste partagée en masse de festivals disparus dans l’année, faute de subventions renouvelées. Et évidemment, si on se penche sur l’identité des défunts, pas vraiment de noms ronflants. D’ailleurs, à quoi bon continuer à les nommer ces gros festivals puisqu’au final, à de rares exceptions près (coucou les Transmusicales), ils nous servent tous la même soupe tiède en gobelets EcoCups. Cette soupe tiédasse et indigeste s’appellera, pour cette année 2015 Massilia Sound System, Shaka Ponk ou Fauve, respectivement présents sur 21, 20 et 19 festivals estivaux de France selon cette enquête. Bon, on ne va pas enfoncer de portes ouvertes : l’uniformisation des festivals, ça n’a aucun intérêt et empiler des noms et des scènes pour faire jouer 3 groupes en même temps, ça ne rime à rien. Tout ça nous amène à nous poser la question qui tue : mais en fait, ça sert à quoi un festival ? En d’autres termes, qui dans ce milieu-là réfléchit à autre chose qu’à enfiler des noms catchy ?
Dans la plupart des cas : ceux qui y sont obligés (comprenez plutôt « ceux qui n’ont pas de pognons »). S’il y a bien un mérite aux temps de crises, c’est la capacité qu’ont certains à faire des miracles avec trois bouts de ficelles et puisqu’à Happe :n on pense qu’il est préférable de célébrer nos vivants plutôt que de pleurer nos morts, on rend, cette année encore, hommage au festival Vie Sauvage.
Défr(a)icheurs
Toutes les mauvaises langues l’ont déjà remarqué, taper sur Fauve en intro dans un papier sur Vie Sauvage, ça parait bien maladroit (le « collectif » ayant été à l’affiche de la deuxième édition…). Que néni. Lorsque Fauve est programmé en 2013, le groupe vient d’éclore. S’il m’apparait aujourd’hui vraiment impossible de l’écouter, ça n’était pas le cas à l’époque. Quelle différence fondamentale ? La fraicheur du produit m’ssieurs dames ! Vie Sauvage est un festival de découverte et là où toutes les grosses machines ne prennent aucun risque, lui joue sa peau à chaque édition. Paroxysme de ce postulat, le cru 2015 sera (et c’est aussi par la force des choses) sans « vraie » tête d’affiche. Avec des moyens limités, on ne peut pas toujours réaliser le coup de maitre[1], celui qui consiste à rendre hyper rentable, toute proportion gardée, un groupe auquel on accorde du crédit artistique (bin oui, quand même) qui ne l’était pas autant au moment où on le programme. C’est la politique (et ça fait sens) de plusieurs autres « petits », pas celle de la grande majorité des « gros ». Faire le boulot sans en récolter les lauriers pécuniers (enfin juste assez pour pouvoir remettre le couvert), juste les honneurs… Et, jusqu’à maintenant en ce qui concerne cette capacité à défricher, les gars de Vie Sauvage ont largement de quoi bomber le torse : un an après leur passage au festival, Odezenne blinde l’Olympia. Trois ans après avoir dépucelé Bourg, François And The Atlas Mountains s’affiche aux Victoires de la Musique. Pas loin derrière, Isaac Delusion, Petit Fantôme ou encore Feu ! Chatterton suivent les guides. Who’s Next ?
Prendre le (bon) temps
Pas de gros noms et pourtant. Qu’est-ce qui pousse ces gens n’ayant pas d’affinité particulière pour la musique à prendre leur billet Early Bird pour venir à Bourg (J’en connais!)?
La réponse c’est ce fameux esprit sauvage. Bon on va se mentir, créer une mythologie (symboles[2], langage[3] etc…) autour d’un évènement relève autant d’une stratégie de communication que d’une volonté de fédérer les festivaliers, c’est vrai. Pour autant, c’est quoi au juste être sauvage ? Ici, l’idée c’est plus celle d’un weekend entre copains, en dehors du temps, qu’une volonté de s’isoler dans la jungle en slip de bambou. Tournoi de foot, tournoi de pétanque, sieste musicale à la piscine municipale…être sauvage c’est, pour les organisateurs, « prendre le temps de ». On ne saurait leur donner tort tellement, dans le monde d’aujourd’hui, être contemplatif c’est déjà faire preuve d’un certain activisme. La « pause hédoniste[4] » c’est ça. Il faut profiter ! On mange bien, on s’amuse, on se repose et, on découvre les groupes de demain tout ça dans un cadre, il faut le dire, magnifique. Une parenthèse enchantée en somme.
Vous l’avez compris, nous festoierons cette année encore au côté des sauvages épicuriens, c’est devenu une habitude à laquelle nous ne dérogerions pour rien au monde et ça reste la meilleure façon de soutenir les belles initiatives en ces temps obscurs…et puis faut aussi dire que l’activisme les pieds dans l’eau, ça nous plait bien.
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Le programme hédoniste en détail
♒ VENDREDI 12 JUIN ♒
☛ 18h – 19h . Espace La Croix Davids . Gratuit
Vernissage de l’exposition « Topic Fiction » réalisée par Flavien Bayeurte Palermo (dessin / Venise)
☛ 18h – 22h . Place de la Halle . Gratuit
Apéritif de lancement du festival, buvette, restauration, marché culturel, dj sets et animations avec:
Black Bass Festival (dj set / Braud Saint Louis)
La Blogothèque (dj set / Paris)
Noir Gaazol (concept store / Paris)
☛ 22h – 2h . Café du Port . Entrée à prix libre mais nécessaire
Concerts et dj set avec:
Ciadel (électro Pop / Nîmes)
Botibol (rock / Bordeaux)
I Me Mine (rock psyché / Toulouse)
Le Grand Souk (dj set / Ribérac)
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♒ SAMEDI 13 JUIN ♒
☛ 13h – 17h . Stade Léo Lagrange . Gratuit sur inscription à eugene@festivalviesauvage.fr
Tournoi de football par équipe de 7 . Ventrêches, saucisses, buvette, fair play, beaux gestes. En partenariat avec As Bourgeais.
☛ 14h – 17h . Piscine Municipale . Entrée à prix libre mais nécessaire
Carte blanche : Les Siestes Electroniques . Dj set & citronade
☛ 18h – 2h . Parc de la Citadelle . 15 / 19 / 25 €
Concerts / dj sets / jeux / marché gourmand / scénographie / coeurs de canard / dégustation de vins
Midi Festival (dj set / Toulon)
Thousand (pop / Paris)
Forever Pavot (psyché Pop / Paris)
BARBAROSSA (pop / Angleterre)
N U I T (électro / Le Havre)
THYLACINE (électro / Angers)
MARTIAL JESUS (dj set / Bordeaux)
Belle Campagne (restauration locavore / Bordeaux)
Collectif Nocturne (scénographie / Bordeaux)
Côtes de Bourg (dégustation de vin / Bourg)
A l’asso des jeux (jeux / Bourg)
Noir Gaazol (concept store / Paris)
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♒ DIMANCHE 14 JUIN ♒
☛ 13h – 14h . Café Bourg’joie . Gratuit .
Showcase acoustique de Thomas Skrobek (Folk / Le Havre – Bordeaux)
☛ 14h – 15h . Atelier de Christophe Sartori . Entrée à prix libre mais nécessaire
Contes racontés par Sophie Salleron (contes / Île d’Oléron)
☛ 14h – 18h . Camping Municipal . Gratuit
Carte blanche à Vie Banale : pétanque, molkki, huîtres, soleil…
☛ 15h – 17h . Ancienne cuve à pétrôle . Entrée à prix libre mais nécessaire
Concerts souterrains avec:
Staticobserver (Electro – Bordeaux)
Volcan (Electro – Bordeaux)
[1] Et puis celui-ci a déjà été réalisé cette année…mais pour la session d’automne avec la venue des futurs grands Feu ! Chaterton . Ça pose la question, qui restera ici sans réponse, de la nécessité de décliner le festival sur plusieurs rendez-vous…
[2] Cf : la déclinaison de symboles tribaux imaginée par Poivre ; les vidéos de la tribu régulièrement mises en ligne.
[3] Les gars de Vie Banale vous fourniront le lexique
[4] Slogan mis en avant sur les supports de communication