Geoffrey Lucky Pepper, blues radieux

Retour vers le futur : un Rock’n’Roll oscillant entre âme old school et toison moderne.

Au commencement

Originaire de Bergerac en Dordogne, Geoffrey commence à s’amouracher à la musique à l’adolescence. Alors que certains de ses amis de l’époque touchent un peu à la musique, il se laisse un jour de sa 16eme année traîner dans un magasin de musique. La radio de l’établissement diffuse un morceau blues : Blow wind blow de Muddy Waters. Geoffrey se souvient précisément de ce moment. Il me raconte qu’épris de la mélodie, il s’empresse de demander au vendeur (très branché blues apparemment) quel est l’instrument qui siffle cette musique si cool. Il s’agit d’un harmonica. La nuit suivante, l’instrument découvert la veille le hante. Le lendemain il s’achètera un harmonica et commencera à s’y exercer en autodidacte.

Au fur et à mesure, la musique devient une vraie passion pour le jeune garçon qui s’essaye aussi à la guitare et au chant. Ainsi, il monte un groupe au lycée avec ses amis. Le blues est leur crédo et se produisent ainsi en concerts par-ci par-là. Ces années de scolarité en périgord pourpre lui permettent de rencontrer d’autres musiciens comme notamment Thomas Galvan : le batteur de The Shellers.

A cette époque, il monte également régulièrement sur les scènes locales aux côtés de bluesmen pour des bœufs appréciés. Lors de ces soirées où le blues est roi, il y rencontre le king local : Mr Tchang. Ce dernier, qu’il croise finalement de plus en plus souvent, s’avère être un mentor éminent. Il lui indique ainsi tous les lieux blues/rock’n’roll bordelais à fréquenter sans hésiter. Son avenir est alors tout tracé : à 18 ans il monte à Bordeaux pour faire des études de géologie et trainera dans ces établissements pendant son temps libre. C’est à Bordeaux qu’il crée également une nouvelle formation musicale : Blues Connection. Lors de sa dernière année de licence, Geoffrey est plus concentré sur ses dates de concert que sur ses études. Mais il obtient tout de même son diplôme en même temps que son intermittence !

En 2016, il convie sur l’une de ses dates de concert Thomas Galvan (le batteur rencontré lors de ses années lycée) et Grégory Vouillat, un bassiste rencontré sur des jams bergeracoises. Sans aucune répétition en amont, le concert se passe étonnamment magnifiquement ! Rapidement, ils créent alors un groupe : Lucky Pepper and the Santa Fellas et pensent déjà à produire un album. Le groupe réalise des concerts aux quatre coins de la France et se lance dans l’enregistrement d’un album qui débutera dès 2018.

© Pierre Lansac

En ce moment

Les trois garçons continuent de sillonner les routes, instruments sous le bras, et réalisent chaque année une quarantaine de dates avec ce seul groupe. Pour préparer ces performances, ils répètent chez les uns et chez les autres afin de parfaire leurs morceaux.

2019 marque la sortie de Rock’N’Roll Attack : album autoproduit et aboutissement d’une idée lancée il y a déjà quelques mois. Les trois musiciens de Lucky Pepper and the Santa Fellas ont pris le temps pour réaliser un premier opus léché. Il s’agit aussi d’un album « homemade » : les membres du groupe, épaulés par leurs proches, ont quasiment tout fait eux-mêmes. Les enregistrements ont eu lieu dans le studio d’un ami, le matériel était le-leur et la production « maison ». Cet album présente uniquement des compositions écrites par Geoffrey, Greg et Thomas. L’ensemble des textes sont écrits par Geoffrey et Marine, sa copine, également investie dans le trio. Les titres qui composent Rock’n’Roll Attack ont pu faire l’objet d’une écriture en amont pour certains, mais d’autres relèvent d’une énergie plus spontanée : les compositions du Lucky Pepper and the Santa Fellas’ Band sont laissent la place à l’improvisation.

Les morceaux de Rock’n’Roll Attack, dont le style pourrait se définir comme « Rock’n’Roll Old-School » sont définitivement modernes : cela a été possible notamment grâce aux diverses influences des trois musiciens qui composent le trio. Greg, qui a fait le CIAM, a des influences rock et punk. Thomas, qui lui est encore en études professionnelles au conservatoire de Bordeaux, transpire le jazz. Geoffrey, l’autodidacte de la bande, est un éternel amoureux du blues. Un mélange intéressant qui impulse un souffle nouveau au Rock’n’Roll.

Promo, diffusion, booking, logistique… Geoffrey s’investit énormément dans ce projet même s’il garde en plus du temps pour se produire en « One Man Band ». Car en effet, ce projet solo permet de contribuer au financement du trio avec Thomas et Greg.

Aujourd’hui, Rock’n’Roll Attack est en vente chez Total Heaven mais aussi en digital access sur le site https://www.luckypepperprod.com/ Le groupe vend (et dédicace) cet album également lors de tous ses lives !

© Pierre Lansac

A l’avenir

Lucky Pepper and the Santa Fellas aspire, les mois et années à venir, à continuer sa tournée. Peut-être même à s’internationaliser ? Qui sait, le blues plait ! Et l’idée d’un deuxième album est également envisagée. Une virée à Montréal est prévue en 2020 avec -pour le moment- trois dates lors d’un festival qui prendra place dans la ville canadienne… Affaire à suivre !

Geoffrey lui, réfléchit à créer une boite de production à taille humaine. Le but serait de créer une structure qui permet de développer des carrières avec un accompagnement par un artiste pour des artistes.

La musique de Lucky Pepper and the Santa Fellas nous renvoie illico dans les sixties tout en nous donnant envie de twister jusqu’au bout de la nuit. Les ondes musicales de ce groupe n’ont pas fini de faire déhancher les corps des aficionados de blues et rock’n’roll !