Le Bal Chaloupé, Entrez dans la transe

Rythmiques hypnotiques, préparez-vous à devenir fanatiques !

Au commencement  

Cinq musiciens qui, au fil des rencontres et des performances scéniques ici ou là, se découvrent une envie commune : transcender les foules tout en se faisant plaisir. Les débuts sont informels, le groupe n’est pas réellement formé mais certains membres n’hésitent pas à monter ensemble sur scène pour des concerts improvisés. C’est d’ailleurs le cas lors d’un concert dans la creuse où Tanguy (au chant et aux percussions) invite Brice (saxophoniste et beatmaker), Gabriel (à la Bastarde -parfait instrument mêlant basse et guitare- et aux percussions) ainsi que Simon à la batterie : la performance est remarquée et remarquable. Les musiciens commencent à entrevoir la naissance d’un projet commun, plus concret. Thomas (guitare, clavier, percussions) qui connaît bien ces musiciens rejoint cet idéal commun, ils forment ainsi en 2016 le Bal Chaloupé, groupe aux contours flous mais avec l’ambition de transcender les foules via une énergie et un batifolage musical pointu.

En septembre 2016, Tanguy, Brice, Gabriel, Simon et Thomas se produisent au Central Do Brasil à Saint Michel, après seulement quelques heures de répétitions : une symbiose se crée et le groupe cristallise son objet en exultant un public transcendé. Leur musique décadente transporte les foules sur des ondes tropicales : une prouesse artistique nouvelle génération. Danser jusqu’à l’épuisement, entre ruine physique et éveil des sens. Le Bal Chaloupé c’est un hymne à la danse empreint d’un héritage uzestois. L’ensemble des musiciens a des racines plus ou moins lointaines ancrées à Uzeste, village du sud de la Gironde avec un esprit où la création musicale mais plus largement transartistique règne comme porteuse d’espoir auprès des artistes qui croisent, longent ou empruntent ce chemin. Le Bal Chaloupé c’est aussi la fougue de sonorités jazz, cumbia et électroniques conjuguées à l’impertinente envie de s’abandonner. Musiciens et publics partagent alors un moment transcendantal porté par des vibrations nouvelles. En constante expérimentation, ces poly-instrumentistes ouvrent de nouveaux horizons : ayant les capacités d’interchanger leurs rôles respectifs, les possibilités deviennent indéfinies. La basse peut par exemple être jouée aussi bien par Gabriel, que par Brice ou encore Thomas. Ainsi, textures, mélodies et harmonies prennent une autre dimension.

Photo P. Lansac

Résumer leur style musical serait bien contraindre ces artistes inspirés, « tropical, voltage, dancing » semblerait convenir mais le Bal Chaloupé ne souhaite qu’une chose : agiter via une musique décadente, les corps en présence.

Maintenant

Après presque deux années de performances majoritairement sur les planches bordelaises avec un écho sur l’ensemble de la France, le Bal Chaloupé c’est aujourd’hui des dates permanentes au Quartier Libre, rue des vignes, un jeudi par mois, au Central Do Brasil une fois par mois également mais surtout des concerts effervescents qui fédèrent un public toujours plus nombreux. Ces dates régulières leurs permettent de tester des compositions, arrangements et autres créations musicales. Ce sont des « laboratoires » qui leurs permettent de s’essayer sur un public insatiable, des expériences vibrantes de façon régulière.

La volonté du Bal Chaloupé étant avant tout de proposer une musique pointue garantissant une ambiance survoltée, le groupe se veut généreux et original. Leurs performances scéniques sont uniques et empreintes d’une envie d’animer le public, souvent en fervente admiration devant l’énergie singulière qui se crée lors des concerts.

Photo P. Lansac

Pour composer, chaque membre du groupe a ses idées qui inspirent ensuite une création commune. Mais il peut également s’agir d’une envie précise de l’un des musiciens. En bref, le Bal Chaloupé compose au gré des envies de chacun et des désirs partagés, car l’idée est d’être généreux en offrant aux publics un répertoire riche et audacieux. La fréquence de leurs répétitions étant incertaine, pour composer et travailler ensemble sur un répertoire plus large et affiné, les musiciens travaillent sur un système de résidences.

Mais l’actualité du groupe porte surtout sur la sortie de leur album. Aujourd’hui le Bal Chaloupé a ancré son art dans un CD sorti en Mars. Les morceaux qui y sont proposés sont en grande majorité des compositions personnelles qu’il est donc désormais possible d’écouter au gré de ses envies.

A l’avenir

Le Bal Chaloupé appréhende le futur comme un quotidien qui s’allonge et évolue. Les musiciens n’ont pas un projet précis en tête mais l’envie de faire perdurer la fervente énergie qui commence à habiter les bordelais.

Avec l’intention de fouler ensuite le parquet de scènes plus grandes, Tanguy, Brice, Thomas, Gabriel et Simon seront bientôt en résidence au Krakatoa. Leur ambition est de travailler la technique et pouvoir ensuite proposer des concerts avec une ampleur supérieure pour une atmosphère plus survoltée encore. Dans cette optique, le Bal Chaloupé sera lors de sa tournée estivale au festival Festi Lasai (Biarritz) pour la première partie de la chanteuse d’électrocumbia argentine La Yegros. Performer sur une scène de cette envergure permettra à l’art du Bal Chaloupé de pénétrer une foule plus dense pour conquérir un public nouveau.

Photo P. Lansac

Les musiciens n’ont pas une vision claire de ce que sera l’avenir du Bal Chaloupé. Leur philosophie « carpe diem » (j’ai du mal à utiliser sérieusement cette expression qui est désormais tatouée sur un nombre incalculable de corps trop bodybuildés ou enrobés), qui les mène à faire des choix dans l’instant présent, leur donne pourtant raison : publics conquis, dates de concerts qui s’enchaînent, projets de plus en plus enrichissants…

Leurs performances scéniques étant toujours plus plébiscitées, profitons de leurs concerts encore accessibles (même s’il faut jouer des coudes pour parvenir au devant de la scène) pour onduler sur leurs délicieuses mélodies enchanteresses.

Photo P. Lansac