Les Imprimés Coquins : sexe, art et bienveillance

Ouvrir les esprits tout comme on peut ouvrir les cuisses, les Imprimés Coquins : l’élixir d’une sexualité positive.

Au commencement

Fin 2016, Apolline et Ninocio, deux amies, l’une illustratrice et l’autre graphiste, croquent des dessins coquins (à défaut du fruit défendu) et excitées elles s’éprennent d’un sujet qui les questionne et les passionne : celui de la sexualité positive et bienveillante.

Apolline conçoit en préliminaires des motifs libidineux et inspirés des fameuses toiles de Jouy (tissus représentant personnages et paysages), qu’elle détourne version X. Nait alors la « toile de jouir ». Les motifs érotico-rigolos réalisés par Apolline séduisent Ninocio et l’entourage des deux jeunes femmes, marquant le début d’une belle histoire… de sexe !

Ninocio se prête au jeu et avec son doigté inspiré, elle crée des motifs wax suggérant des vulves stylisées. Mordue de couture, elle imagine d’ailleurs utiliser son travail sur de nouveaux supports : pochettes, chouchous, housses d’oreillers en plus d’imprimés plus « conventionnels » (affiches, cartes postales, carnets…).

© Young June Kim

Désireuses d’aborder les différentes sexualités mais aussi la place de la femme dans la société et son anatomie, c’est via une griffe humoristique et des objets artistiques qu’elles mettent à nu ces sujets au cœur des préoccupations de chacun. Féministes mais non misandres, l’inclusif est leur mot d’ordre. Beaucoup tombent sous le charme de leurs créations, Ninocio et Apolline sont alors forcées de reconnaître l’intérêt qu’elles suscitent. Elles décident alors de créer une association loi 1901 au nom évocateur : Les Imprimés Coquins. Ainsi, elles pourront répondre aux différentes sollicitations dans le but d’éveiller les consciences au sexe et autres sujets qui s’y rattachent.

Un peu plus tard, toujours éprises de vulves, les créatrices des Imprimés Coquins souhaitent revaloriser l’image du sexe féminin. Elles décident alors de créer un fanzine qui sortira pour le 8 mars 2018 à l’occasion de la Journée Mondiale des Droits des Femmes. Réalisé en collaboration avec une nouvelle arrivante au sein de l’association, Pulpe c’est un concentré d’informations sérieuses, de jeux cocasses, de calembours… Illustré joliment, le désir et le plaisir féminins nous dévoilent tous leurs secrets sur un ton mi-sérieux, mi-amusant. Parler « sexe » avec désinvolture au travers d’un discours bienveillant illustré avec soin, c’est juste jouissif !

© Young June Kim

En ce moment

Les Imprimés Coquins continuent à créer pour offrir de nouveaux objets créatifs et artistiques érotiques à ceux qui en ont envie. Pour s’abandonner à de nouvelles expériences, l’équipe s’amuse à penser des motifs, concepts, sujets à aborder… Puis chacune caresse une envie personnelle de son côté qu’elle soumet aux autres par la suite. Pour que le fantasme continue, la panoplie « Les Imprimés Coquins » est disponible sur le site e-commerce de l’association. Ninocio, amatrice de couture, coud alors des accessoires à la main reprenant ses imprimés « vagina wax » et la gamme s’agrandit au fil du temps ! Apolline illustre elle des idées érotiques : personnages qui s’emboîtent délicieusement ou se pelotent isolément, la multiplicité des sexualités est alors évoquée.

© Young June Kim

Mais en plus d’être sur le net, c’est nomade que sont Les Imprimés Coquins. Participant à de nombreux événements pour une éducation sexuelle positive et clémente, nous avons pu récemment découvrir le travail fantasque d’Apolline, Ninocio et Adeline à l’Iboat (lors de l’événement « Tutty Fruty Party ») , la Tencha (pour la soirée organisée par l’Espace Santé Étudiants « Sex on the Campus ») ou au Marché des Douves (pendant le Zinefest, festival réalisé par Disparate)… D’ailleurs, l’exposition collaborative « CONvergence » à l’initiative des Imprimés Coquins s’est même exportée jusque dans le pays basque, à Biarritz. C’est après un appel à créativité décomplexée que cette exposition a pu voir le jour. Le but : que chaque artiste, avec sa sensibilité, représente le sexe féminin, sans que celui-ci soit sexualisé ou vu sous le prisme de la reproduction. C’est donc une panoplie d’œuvres vulvaires et non vulgaires que nous pourrons peut-être admirer dans les semaines à venir…

© Young June Kim

A l’avenir

Beaucoup de projets divers chatouillent encore les membres des Imprimés Coquins ! Un nouveau numéro de Pulpe devrait ainsi voir le jour au printemps 2019. Son atout charme ? Pour rester engagées et inclusives, Adeline, Ninocio et Apolline souhaitent aborder le sujet d’une sexualité épanouie. En attendant de toucher le grain du papier du Pulpe n°2 et de le feuilleter avec fascination, nous pourrons retrouver l’exposition « CONvergence » et les productions artistiques des Imprimés Coquins dès le 29 novembre pour un événement à La Voûte, en partenariat avec La Jimonière.

Mais l’association n’en a pas fini avec le sexe, des projets encore plus décomplexés ne tarderont pas à germer…